Objectif n°5 : Renforcer l’efficience du système de soins et développer la maîtrise médicalisée des dépenses

2.10.3. Nombre moyen de molécules prescrites par patient

Finalité

La prévention de la iatrogénie médicamenteuse, c’est-à-dire des effets indésirables liés à la prise de médicaments ou des interactions dangereuses entre médicaments, constitue un des enjeux majeurs de santé publique. Selon une étude publiée en 2011 par la DREES sur les évènements indésirables graves (EIG) dans les établissements de santé, on estime qu’environ 150 000 hospitalisations seraient liées aux EIG des médicaments (environ 40 % des EIG totaux), et plus de deux tiers d’entre eux ont été jugés évitables.
L’étude Incidence des événements indésirables graves associés aux soins dans les établissements de santé (Eneis 3) publiée en juin 2022 montre une baisse statistiquement significative des EIG évitables et de leur gravité entre 2009 et 2019 que l’on peut probablement attribuer en partie aux différents programmes nationaux mis en œuvre sur le sujet.

Résultats

Le nombre moyen de molécules délivrées par patient chaque mois diminue légèrement dans l’ensemble de la population entre 2013 et 2023. Il diminue davantage chez les patients âgés de plus de 65 ans. Cette population est la cible de plusieurs actions des pouvoirs publics visant à prévenir les risques iatrogéniques. L’assurance maladie a mis en œuvre des actions visant à limiter les principaux facteurs de risques que sont la polymédication et la prescription médicamenteuse inappropriées. Néanmoins depuis 2 ans, même si le nombre moyen de molécules délivrées par patient demeure inférieur à celui de 2013, une très légère hausse s’observe.
La part des patients consommant 1 à 2 molécules en un mois augmente de 2,8 points entre 2013 et 2023 (42,3 % en 2023 versus 39,5 % en 2013) alors que celles des patients ayant entre 3 et 5 molécules et plus de 5 molécules ont diminué respectivement de 1,8 et 1 point (part des patients avec 3 à 5 molécules : 35 % en 2023 versus 36,8 % en 2013 ; part des patients avec plus de 5 molécules : 22,7 % en 2023 versus 23,7 % en 2013).

Graphique 1 ● Nombre moyen de molécules et répartition des prescriptions par patients

Source : CNAM (Sniiram)
Champ : Patients consommants (de médicaments), tous régimes, France entière

Graphique 2 ● Evolution mensuelle du nombre moyen de molécules par patient

Source : Cnam (Sniiram)
Champ : Patients consommants (de médicaments), tous régimes, France entière

Précisions méthodologiques
Les données proviennent du SNIIRAM. Le nombre de molécules correspond au nombre de code ATC 7 distinct remboursés à un même patient sur un mois donné. Une association fixe de deux principes actifs est compté ici comme une molécule (exemple : Liptruzet = ATORVASTATINE+EZETEMIBE). Si un patient a une association fixe et les deux molécules séparément le même mois on comptera trois molécules et non deux. Cette situation rare est considérée comme négligeable.

Construction de l’indicateur
L’indicateur annuel se définit comme le rapport entre la somme du nombre mensuel de molécules remboursées et la somme du nombre mensuel de patients ayant eu au moins un remboursement de médicament dans le mois (en date de remboursement).

Organisme responsable de la production de l’indicateur : CNAM

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2024 8 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2024 819 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2024 7 MB   Télécharger