Objectif n°2 : Aider davantage les familles vulnérables

2.3.1. Taux de pauvreté monétaire des enfants

Finalité

Le fait pour un enfant de débuter son existence par une période au cours de laquelle il risque d’être confronté à la pauvreté matérielle apparaît comme une injustice majeure, doublée de la probabilité d’un risque accru d’une situation défavorisée à l’âge adulte. Les prestations familiales et les aides au logement visent à réduire ce risque de pauvreté enfantine grâce au soutien qu’elles procurent aux revenus des ménages modestes. C’est pourquoi il est utile de mesurer chez les enfants de moins de 18 ans, le niveau et l’évolution du taux de pauvreté ainsi que l’intensité de cette pauvreté, qui permet d'apprécier à quel point le niveau de vie des enfants pauvres est éloigné du seuil de pauvreté.

Résultats

En 2019, 20,2 % des enfants âgés de moins de 18 ans vivent dans des familles pauvres, contre 14,6 % pour l’ensemble de la population. La proportion d’enfants dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté (1 102 euros en 2019) diminue de – 0,8 point, après une hausse d’ampleur équivalente en 2018 (+ 0,9 point). Après une hausse de 2,3 points entre 2008 et 2010, le taux de pauvreté monétaire des enfants a peu varié jusqu’en 2017, à l’exception d’une baisse de 0,7 point entre 2012 et 2013.

Graphique 1 ● Part des enfants de moins de 18 ans vivant dans des familles dont les ressources sont inférieures au seuil de pauvreté (60 % du niveau de vie médian) et intensité de la pauvreté des enfants

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* ruptures de séries, voir « Précisions méthodologiques »
Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées 2004 ; Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 à 2019.
Champ : France métropolitaine, individus vivant dans un ménage ordinaire dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
Note : L’intensité de la pauvreté des enfants est l’écart relatif entre le niveau de vie médian des enfants pauvres et le seuil de pauvreté

Pour compléter l’analyse, l’intensité de la pauvreté, soit l’écart relatif entre le niveau de vie médian des enfants pauvres et le seuil de pauvreté, permet de rendre compte des disparités de situations entre les familles pauvres. Cette intensité varie peu depuis 2008, à l’exception d’un point haut en 2012 (21,2 %). En 2019, les enfants vivant dans des ménages en situation de pauvreté ont ainsi un niveau de vie médian inférieur de 19,9 % au seuil de pauvreté (après 18,8 % en 2018), contre 21,2 % en 2012.

Les enfants vivant dans des familles monoparentales sont particulièrement exposés à la pauvreté
La pauvreté des enfants est très liée à certaines caractéristiques socio-économiques des ménages. Le taux de pauvreté des enfants vivant en famille monoparentale diminue de 2,2 points en 2019, mais reste particulièrement élevé (38,3 % en 2019). 
Le taux de pauvreté des enfants résulte également de la situation vis-à-vis de l’emploi de leurs parents : le taux de pauvreté des enfants dont au moins l’un des deux parents est sans emploi est de 28,9 %. Ce taux atteint 77,4 % en 2019 lorsque les deux parents sont sans emploi, en forte hausse par rapport à 2018 (+ 6 points).
 

Graphique 2 ● Taux et int ensité de la pauvreté selon la configuration familiale et l'activité des parents

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* ruptures de séries, voir « Précisions méthodologiques »
Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées 2004 ; Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 à 2019.
Champ : France métropolitaine, individus vivant dans un ménage ordinaire dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
Note : L’intensité de la pauvreté des enfants est l’écart relatif entre le niveau de vie médian des enfants pauvres et le seuil de pauvreté

La pauvreté monétaire au niveau européen
Le taux de pauvreté des enfants âgés de moins de 18 ans en France est très proche de la moyenne des pays de l’Union européenne. Les pays du Sud et de l’Est de l’Europe ont en moyenne des taux de pauvreté infantile plus élevés que les pays du nord et de l’ouest, traduisant en cela de fortes disparités. Dans la majorité des pays, à l’exception de sept pays (principalement du nord), ce taux de pauvreté infantile est supérieur à celui de l’ensemble de la population. La Roumanie se distingue par des taux de pauvreté infantile et de l’ensemble de la population particulièrement élevés, ainsi qu’un important écart entre ces derniers.

Construction de l’indicateur :
Le seuil de pauvreté retenu ici est égal à 60 % du niveau de vie médian. Le niveau de vie d’un individu est égal au revenu disponible du ménage dans lequel il vit, divisé par le nombre d’unités de consommation correspondant à la composition de ce ménage. Le système d’unités de consommation habituellement utilisé compte une part pour le premier adulte du ménage, 0,5 part pour les autres personnes âgées de 14 ans et plus et 0,3 part pour les personnes âgées de moins de 14 ans. Le seuil de pauvreté s’établissait ainsi à 1 102 euros par mois en 2019.
L’intensité de la pauvreté est calculée comme l'écart relatif entre le niveau de vie médian des personnes en situation de pauvreté monétaire et le seuil de pauvreté calculé précédemment.

Précisions méthodologiques :
L’indicateur est calculé à partir des données de l’enquête Revenus fiscaux et sociaux réalisée annuellement par l’Insee à partir de donnés de l’enquête Emploi en continu de l’Insee et de sources administratives fournies par, la DGFIP, la Cnaf, la Cnav et la CCMSA. Le champ retenu est celui des personnes vivant en France métropolitaine, dans des ménages dont le revenu déclaré à l’administration fiscale est non nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante. Il exclut les personnes résidant en institution ainsi que les personnes sans domiciliation.
La nouvelle série d’enquêtes réalisée à compter de 2005 (et rétropolée sur les années antérieures) apporte des améliorations sensibles, d’une part en appariant les données relatives aux pensions et aux allocations versées par la Cnaf, la Cnav et la CCMSA aux données fiscales, d’autre part en proposant une estimation plus complète des revenus du patrimoine par imputation à partir des informations contenues dans les enquêtes Patrimoine de par l’Insee. 
Ruptures de séries : à partir de 2010, les estimations de revenus financiers mobilisent l'enquête Patrimoine 2010. Par ailleurs, l'enquête a été rénovée en 2012. D'une part, l'impôt déduit du revenu d'une année donnée est désormais l'impôt payé durant cette même année. Il peut donc être dû au titre des revenus de l'année précédente. Auparavant, c'était l'impôt payé au titre de l'année de perception des revenus et éventuellement payé l'année suivante qui était déduit. D'autre part, les majorations de pensions de retraite pour avoir élevé 3 enfants ou plus ainsi que l’avantage en nature constitué par la participation des employeurs aux contrats collectifs de complémentaire santé sont maintenant comptabilisés dans le revenu disponible mesuré par l'enquête Revenus fiscaux et sociaux. De plus, les estimations de revenus financiers utilisent l'enquête Patrimoine 2014-15 à partir de 2012.
 

Organisme responsable de la production de l’indicateur : Insee

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  • Synthèse du REPSS - Famille - Edition 2023 483 KB   Télécharger
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