Finalité

La réforme des retraites de 2014 réaffirme « l’objectif de solidarité entre les générations et au sein de chaque génération, notamment par l’égalité entre les femmes et les hommes ». La meilleure prise en compte des périodes d’interruption de carrières doit notamment contribuer à réduire les écarts de pension entre les femmes et les hommes.

Résultats

Le graphique suivant donne le montant brut des pensions de droit direct (droit acquis en contrepartie de l’activité professionnelle, en particulier des cotisations versées qui y sont liées) et de droit dérivé. Il permet de décrire les montants versés aux hommes et aux femmes, tous régimes confondus, en euros constants base 2021.

Graphique 1 ● Pension mensuelle brute moyenne
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Note de lecture: En 2021, la pension brute moyenne des hommes, droit direct et droit dérivé inclus, était de 1 850 euros par mois. Pour les femmes, elle était de 1 400 euros par mois. Les montants sont arrondis à la dizaine.
Sources : EACR, EIR, modèle ANCETRE de la Drees, Inflation INSEE / calculs DSS.
Champ : retraités titulaires d’un droit direct dans un régime de retraite de base ou complémentaire, résidant en France ou à l’étranger, vivants au 31 décembre de l’année n. 

Graphique 2 ● Ecart de pension de droit direct entre femmes et hommes
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(1) Partie de la retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier l’assuré décédé versée à l’époux survivant
Note de lecture: En 2020, les femmes touchaient en moyenne une pension de droit direct 37 % plus faible que les hommes. En prenant en compte les pensions de réversion, cet écart se réduisait à 25 %.
Sources : EACR, EIR, modèle ANCETRE de la Drees.
Champ : retraités titulaires d’un droit direct dans un régime de retraite de base ou complémentaire, résidant en France ou à l’étranger, vivants au 31 décembre de l’année n.

 

En 2021, l’écart de pension brute moyenne entre femmes et hommes est de 450 euros par mois

Depuis 2018, les pensions brutes moyennes calculées en euros constants sont à un niveau stable, pour les femmes (1 400 €/mois) comme pour les hommes (1 850 €/mois, cf. graphique 1). Elles ont légèrement diminué par rapport à 2017, de l’ordre de 30 €/mois dans chaque groupe.
L’écart du niveau de pension est le reflet d’une double inégalité entre femmes et hommes, à la fois dans le niveau des salaires touchés pendant la vie active et dans la durée des carrières validées pour l’assurance vieillesse.
En effet, les disparités salariales pendant la vie active se reflètent dans les droits à la retraite acquis, en lien avec le caractère contributif du système de retraite français. Or, en 2017, le salaire moyen des femmes en équivalent temps plein (c’est-à-dire en prenant en compte les écarts effectifs d’heures travaillées) était inférieur de 16,8 % à celui des hommes1. Les effets de cette disparité sont en partie atténués par des mécanismes de solidarité entre assurés, dont certains bénéficient majoritairement aux femmes, comme les majorations de durées d’assurance pour enfants, l’assurance vieillesse des parents au foyer et les minimas de pensions.
De plus, les femmes interrompent plus fréquemment leurs carrières pour éduquer leurs enfants, et recourent plus fréquemment au temps partiel (choisi ou subi : en 2022, 26,5 % des femmes salariées travaillaient à temps partiel, contre 8,4 % des hommes, cf indicateur Famille n°2-9-2). Les règles de validation de trimestres permettent cependant d’amortir en partie les conséquences d’une activité à temps réduit sur les droits à la retraite.

Les écarts de pensions femmes-hommes sont en diminution

Les écarts de pensions hors pension de réversion sont de 37 % en 2021 (cf. graphique 2); les femmes touchaient donc 63 % de la pension moyenne perçue par les hommes. Cet écart diminue peu à peu : il était de 38 % en 2018, de 40 % en 2013 et de 45 % en 2006.
De la même manière, l’écart de pensions avec prise en compte des pensions de réversion est en diminution sur la tendance longue ; il était de 30 % en 2006 contre 25 % en 2021. Cette évolution s’explique par le fait que le complément de pension (comprenant la pension de réversion) a augmenté moins vite que les pensions de droit direct au cours des dernières années. Hors, ce complément bénéficie davantage aux femmes, qui vivent en moyenne plus longtemps que leur conjoint. De plus, avec l’augmentation de la pension de droit direct moyenne, de plus en plus de femmes dépassent la condition de revenu maximum nécessaire pour bénéficier d’une pension de réversion. Cette dynamique est cependant concentrée principalement sur la période entre 2004 et 2013, l’écart de niveau de pension osciller entre 24 % et 25 % depuis.
La diminution globale des écarts de pensions femmes-hommes s’explique par un meilleur accès des femmes au marché du travail. D’après le Conseil d’orientation des retraites (COR), les écarts entre le montant moyen des pensions des femmes et des hommes devraient ainsi continuer de diminuer, atteignant 15 % en 2037 et 7,5 % à l’horizon 2070. Les écarts de pension entre les femmes et les hommes devraient poursuivre leur réduction d’ici 2070, sans disparaître totalement du fait d’écarts de salaire persistants .

Construction du sous-indicateur

Par « retraités de droit direct », on entend l’ensemble des assurés bénéficiant d’un droit propre à une prestation vieillesse versée en rente. Dès lors, sont exclues les personnes bénéficiant exclusivement d’une prestation au titre d’un droit dérivé (pensions de réversion, pensions vieillesse de veufs ou veuves), percevant une prestation de droit direct non contributive au titre du minimum vieillesse (allocation aux vieux travailleurs salariés - AVTS , etc.), ou ayant perçu un versement forfaitaire unique (VFU). 

L’enquête annuelle auprès des caisses de retraite (EACR) repose sur des données administratives fournies par les caisses de retraite. Portant sur la situation en fin d’année de quinze régimes de base et cinq régimes complémentaires en 2020, cette enquête couvre la quasi-totalité du champ des retraités. Les données relatives à l’année n sont disponibles en fin d’année n+1.

L’échantillon inter-régimes de retraités (EIR) est également construit à partir des données administratives des caisses de retraite, mais celles-ci sont regroupées par individu. L’EIR permet notamment, contrairement à l’EACR, d’avoir des informations sur les polypensionnés et donc d’estimer le nombre de retraités. Cette base concerne les retraités nés et résidant en France ou à l’étranger.
Le modèle ANCETRE a été conçu pour rapprocher au mieux les données de l’EIR et celles de l’EACR. Il actualise la dernière version disponible de l’EIR en faisant vieillir les retraités déjà présents et en ajoutant de nouveaux retraités. La montée en charge de certains dispositifs comme le recul de l’âge légal est notamment simulée. Les évolutions des effectifs et des pensions des principales caisses de retraite fournies par l’EACR et les évolutions démographiques fournies par l’Insee sont également prises en compte. Il permet d’estimer tous les ans les principales grandeurs tous régimes (effectifs de retraités, montant des pensions, nouveaux retraités, ...).
Les évolutions entre 2007 et 2008 et entre 2011 et 2012 sont à prendre avec précaution, les données 2004-2007 étant estimées à partir de l’EIR 2004, les données 2008-2011 étant estimées à partir de l'EIR 2008, les données 2012-2016 étant estimées à partir de l'EIR 2012, et les données 2016-2019 étant estimées à partir de l’EIR 2016.

Organismes responsables de la production de l’indicateur : DSS

  • Intégralité du REPSS - Retraites - Edition 2024 4 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Retraites - Edition 2024 741 KB   Télécharger
  • Données du REPSS - Retraites - Edition 2024 3 MB   Télécharger