Objectif n°1 : Assurer un niveau de vie adapté et garantir la solidarité entre retraités

2.1.2. Niveau de vie médian des retraités rapporté à celui des actifs

Finalité

Le rapprochement au niveau global des seuls revenus d’activité et de pension ne suffit pas à une bonne appréhension des niveaux de vie des actifs et des retraités (mesure présentée dans l’indicateur n°2.1.1). En particulier, il ne prend pas en compte la taille des ménages, sachant que celle des ménages de retraités est en moyenne plus réduite que celle des ménages d’actifs. Par ailleurs, il omet les autres ressources des ménages, notamment les revenus du conjoint ou issus du capital. Le présent sous-indicateur permet de mieux appréhender ces éléments : il approche le revenu disponible par unité de consommation, élargit le spectre des revenus pris en compte aux revenus du capital, et intègre les impôts payés et les prestations sociales perçues (en particulier pour les retraités, le minimum vieillesse).

Résultats

Le rapport des niveaux de vie médians entre retraités et actifs a régulièrement augmenté entre 2010 et 2016, s’établissant à 98 % en 2016. En 2018, ce ratio diminuait de 3 points, à 95 %. Cette baisse s’explique par une diminution du niveau de vie médian des retraités concomitante d’une augmentation de celui des actifs. En 2019, le niveau de vie médian des retraités comme des actifs s’est amélioré, mais le ratio se dégrade à nouveau légèrement (94 %).
Bien qu’il se dégrade, cet indicateur montre que les retraités bénéficiaient d’un niveau de vie très proche de celui des actifs. Le niveau particulièrement élevé du ratio s’explique notamment par la prise en compte des revenus patrimoniaux dans le calcul du niveau de vie. En effet, les personnes âgées qui ont pu constituer leur patrimoine tout au long du cycle de vie disposent généralement de plus de revenus issu du patrimoine que les actifs.

Graphique et tableau 1 ● Ratio rapportant le niveau de vie médian des retraités à celui des actifs

Re.2.1.2_G1.jpg

Re.2.1.2_T1.jpg

*  ruptures de séries, voir construction de l’indicateur
Champ : personnes vivant en France métropolitaine dans un ménage dont le revenu déclaré est positif ou nul et dont la personne de référence n'est pas étudiante.
Sources : Insee-DGI, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux rétropolées 2004 ; Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2005 à 2019.
Lecture : une fois neutralisés les effets de taille des ménages, les retraités ont un niveau de vie médian de 22 380 € par an en 2019 ; les actifs ont la même année un niveau de vie médian de 23 820 € ou plus, soit un écart de65 % entre ces niveaux de vie médians.

Par ailleurs, une autre étude de l’Insee  montre que si le taux de pauvreté des retraités a baissé de 2011 à 2015, notamment avec les revalorisations du minimum vieillesse, des inégalités demeurent parmi les retraités entre les plus jeunes et les plus âgés. Le niveau de vie médian des 75 ans et plus représentait 94 % de celui des retraités âgés de 65 à 74 ans en 2008. Ce phénomène s’explique en grande partie par l’effet noria (les nouveaux retraités ont des carrières plus longues, plus complètes donc des pensions plus élevées que leurs aînés), mais également par la baisse de revenu disponible en cas de veuvage. Ces inégalités ont tendance à diminuer ces dernières années : en 2018, le niveau de vie médian des retraités de 75 ans ou plus atteignait 98 % de celui des retraités de 65 à 74 ans.

L’OCDE publie quant à elle le revenu net moyen des plus de 65 ans rapporté au revenu net moyen. Cet indicateur diffère donc du précédent, qui se fondait sur des revenus médians. En outre, cet indicateur compare le niveau de vie des retraités avec celui de l’ensemble de la population, quand l’indicateur précédent comparait les retraités et les actifs.
Ainsi, le niveau de revenu disponible (après impôts et cotisations) des plus de 65 ans en France était supérieur en 2016 au revenu moyen disponible calculé sur la totalité de la population (103,2 % du revenu moyen), un taux parmi les plus élevés des pays de l’OCDE.
 

Graphique 2 ● Revenu net moyen des plus de 65 ans rapporté au revenu net moyen dans une sélection de pays de l'OCDE en 2016

Re.2.1.2_G2.jpg

Source : OCDE, données 2016 ou dernière année disponible selon les pays

Construction de l’indicateur

L’indicateur proposé rapporte le niveau de vie médian des personnes retraitées au niveau de vie médian des personnes actives âgées de plus de 18 ans. Le niveau de vie médian est celui au-dessus duquel se situe une moitié de la population, l’autre se situant au-dessous.
Le niveau de vie d’un individu est calculé en rapportant le revenu disponible du ménage dans lequel il vit au nombre d’unités de consommation correspondant à la composition de ce ménage. 
Le revenu disponible d’un ménage comprend les revenus d’activité, les revenus du capital, les transferts en provenance d’autres ménages et les prestations sociales (en particulier pour les retraités, le minimum vieillesse), nets des impôts directs. Quatre impôts directs sont pris en compte dans les calculs : l’impôt sur le revenu, la taxe d’habitation, la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS).
Le système d’unités de consommation habituellement utilisé compte une part pour le premier adulte du ménage, 0,5 part pour les autres personnes âgées de 14 ans et plus, et 0,3 part pour les personnes âgées de moins de 14 ans. L’avantage de raisonner en termes d’unité de consommation est que l’on neutralise les effets de composition et de taille des ménages (qui diffèrent souvent en fonction de l’âge), ce qui facilite la comparaison entre ménages d’actifs et de retraités.

Précisions méthodologiques

L’indicateur est calculé à partir des données de l’enquête Revenus fiscaux et sociaux élaborées par l’Insee, la DGFIP, la Cnaf, la Cnav et la CCMSA. Le champ retenu est celui des personnes vivant dans des ménages dont le revenu est non nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante. Il exclut les personnes résidant en institution ainsi que les personnes sans domiciliation.

Ruptures de séries : à partir de 2010, les estimations de revenus financiers mobilisent l'enquête Patrimoine 2010. Par ailleurs, l'enquête a été rénovée en 2012. D'une part, l'impôt déduit du revenu d'une année donnée est désormais l'impôt payé durant cette même année. Il peut donc être dû au titre des revenus de l'année précédente. Auparavant, c'était l'impôt payé au titre de l'année de perception des revenus et éventuellement payé l'année suivante qui était déduit. D'autre part, les majorations de pensions de retraite pour avoir élevé 3 enfants ou plus ainsi que l’avantage en nature constitué par la participation des employeurs aux contrats collectifs de complémentaire santé sont maintenant comptabilisés dans le revenu disponible mesuré par l'enquête revenus fiscaux et sociaux De plus, les estimations de revenus financiers utilisent l'enquête Patrimoine 2014-15 à partir de 2012. L’indicateur de l’OCDE est disponible dans le rapport Pensions at a Glance.
 

Organismes responsables de la production de l’indicateur : Insee-DSS

  • Intégralité du REPSS - Retraites - Edition 2023 4 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Retraites - Edition 2023 337 KB   Télécharger
  • Données du REPSS - Retraites - Edition 2023 1 MB   Télécharger