Fin 2021, le montant mensuel moyen de la pension de droit direct des retraités résidant en France et à l’étranger, après prise en compte de l’éventuelle majoration pour trois enfants ou plus, s’élève à 1 612 € (soit 1 499 € nets des prélèvements sociaux). Les femmes perçoivent un montant de retraite inférieur de 25 % à celui des hommes en 2021 (30 % en 2004). Les retraites de base ont augmenté de 0,4 % au 1er janvier 2021 et de 1,1 % au 1er janvier 2022. Une revalorisation anticipée exceptionnelle de 4 % a par ailleurs été accordée au 1er juillet 2022 afin de garantir le pouvoir d’achat dans un contexte d’inflation particulièrement marquée, avant les revalorisations du 1er janvier 2023 (0,8 %) et du 1er janvier 2024 (5,3 %).

Le niveau des pensions est stable en 2021

Depuis le début des années 2000, la tendance était à l’augmentation du niveau moyen des pensions. En effet, la pension moyenne brute a augmenté de 36 % en euros courants et de 7 % en euros constants entre 2004 et 2021. Cette croissance du pouvoir d’achat des retraités s’explique en partie par l’effet dit de « noria » : Les nouveaux retraités, aux trajectoires de carrière généralement plus favorables, disposent en moyenne de pensions plus élevées que les retraités plus âgés ainsi que ceux récemment décédés. Cet effet est particulièrement moins important chez les hommes que chez les femmes (4 % de croissance de pension pour les hommes contre 12 % pour les femmes), pour lesquelles les différences entre générations sont plus marquées à cet égard. Ces différences sont dues à une hausse de leur taux d’activité au cours des cinquante dernières années, à une élévation de leur niveau de qualification et à une convergence progressive, quoique partielle, de leurs rémunérations vers celles des hommes. Elles sont aussi une conséquence de la montée en charge des dispositifs de compensation des interruptions de carrières liées aux enfants (notamment l’assurance vieillesse des parents au foyer).
Bien que la pension moyenne brute continue d’augmenter en euros courants, la tendance à la croissance de la pension en euros constants s’est vue ralentir voire inverser ces dernières années. C’est notamment le cas de la période 2017 à 2021 où le montant de la pension moyenne a diminué de 2 %.

En 2021, les pensions des femmes représentent 75% de celles des hommes

L’évolution de l’écart de pension entre les femmes et les hommes fait l’objet d’un indicateur spécifique en seconde partie (cf. indicateur n°2-6).
En 2021, les femmes perçoivent une pension de droit direct en moyenne équivalente à 63 % de la pension moyenne des hommes. La prise en compte des droits dérivés et des majorations pour enfants atténue cet écart, la pension des femmes étant alors égale à 75 % de celle des hommes.
Le montant moyen de la pension de réversion perçue par une femme est deux fois supérieur à celui perçu par un homme (cf. indicateur n°1-14), les hommes bénéficiant, avant leur décès, d'un niveau de pension de droit direct plus élevé que les femmes. Par ailleurs, les hommes bénéficient moins fréquemment d’une pension de réversion que les femmes. Ce résultat tient principalement à une plus grande longévité des femmes et au fait que, dans les couples mariés, les femmes sont en moyenne plus jeunes de deux ans. En outre, les hommes dépassent plus fréquemment la condition de revenu maximum nécessaire pour bénéficier d’une pension de réversion lorsqu’une telle condition existe. Plus d’un quart d’une pension tous régimes est versée par un régime complémentaire.

La pension moyenne des retraités augmente globalement au fil des générations

Tous régimes confondus pour les retraités résidant en France, les pensions de droit direct (y compris l’éventuelle majoration pour trois enfants ou plus), corrigées de la mortalité différentielle des retraités en 2016, progressent de 21 % en moyenne entre les générations 1930 et 1950 (cf. graphique 2). En incluant également les retraités résidant à l’étranger, l’augmentation est de 30 %. Les générations les plus récentes ont eu des carrières plus favorables que les plus anciennes, les niveaux de qualification et de salaire s’étant accrus au fil des générations. Deux autres facteurs contribuent également à la hausse des pensions de droit direct au fil des générations : d’une part, les évolutions sectorielles de l’emploi, qui entraînent la diminution progressive du non-salariat (notamment agricole), dont les régimes versent des pensions en moyenne plus faibles ; d’autre part, la montée en charge progressive des effets de la généralisation des régimes complémentaires de salariés dans les années 1970. Les écarts entre générations tiennent aussi, pour partie, aux évolutions des durées de carrière et à la diminution de la proportion de retraités à carrière incomplète.
Après une légère diminution de la pension mensuelle brute moyenne pour les générations 1948 à 1951, une nouvelle inflexion semble avoir lieu à partir de la génération 1952, la pension moyenne repartant à la hausse pour les générations plus récentes. Cette inflexion pourrait s’expliquer par la réforme des retraites de 2010, qui, en repoussant l’âge minimal d’ouverture des droits, a conduit une partie des retraités à prolonger leur carrière, et donc à acquérir davantage de droits à retraite. Cependant, l'estimation doit ici être regardée avec prudence, du fait du recul temporel encore très court.

 

Graphique 1 ● Pension moyenne versée au 31 décembre par l’ensemble des régimes (base et complémentaire)
 
Note : montant arrondi aux 5 € les plus proches
Note de lecture : En 2021, le montant moyen des pensions perçues par les retraités était de 1 610 € par mois. Parmi ceux-ci, 1 430€ découlaient en moyenne des avantages de droit direct.
Champ : bénéficiaires d’un avantage principal de droit direct dans un régime de base ou complémentaire, résidant en France entière ou à l’étranger, vivants au 31 décembre de l’année. Les éléments accessoires autres que la majoration de pension pour 3 enfants (majoration pour conjoint à charge, tierce personne…) et les allocations du minimum vieillesse ne sont pas retracés.
Sources : EACR, EIR, modèle ANCETRE de la DREES.

Graphique 2 ● Montant mensuel brut moyen de la pension de droit direct (y compris majoration pour trois enfants ou plus), par génération
 
Note : Les données ventilées par sexe sont disponibles sur le site de la DREES.
Note de lecture : Parmi l’ensemble des retraités de la génération 1954, la pension moyenne de droit direct est de 1 511 € par mois. Pour la génération 1930, ce chiffre s’élevait à 1 146 € par mois. Ces chiffres sont calculés en euros constants base 2016 pour être comparables entre eux.
Champ : Retraités résidant en France ou à l’étranger, bénéficiaires d’au moins un droit direct, vivants au 31 décembre, pondérés pour être représentatifs des retraités de la génération en vie à l’âge de 66 ans pour les générations de 1930 à 1950 et à l’âge de 67 ans pour les générations de 1951 à 1953. Montants mensuels de droit direct bruts, y compris majoration pour trois enfants ou plus, au 31 décembre 2016.
Sources : Les données des générations 1951 à 1953 sont issues du modèle ANCETRE. Elles sont mesurées respectivement aux 31 décembre 2018, 2019, 2020 et 2021, puis déflatées des coefficients de revalorisation appliqués par chaque régime depuis le 31 décembre 2016, afin de les exprimer en « euros de 2016 » et de les rendre ainsi comparables aux données de l’EIR. Le modèle ANCETRE permet de connaître uniquement la pension moyenne, et pas la pension en EQCC, ni celle des retraités à carrière complète.


 

Définition
Par « retraités de droit direct », on entend l’ensemble des assurés bénéficiant d’un droit propre à une prestation vieillesse versée en rente. Dès lors, sont exclues les personnes bénéficiant exclusivement d’une prestation au titre d’un droit dérivé (pensions de réversion, pensions vieillesse de veufs ou veuves), percevant une prestation de droit direct non contributive au titre du minimum vieillesse (Allocation aux vieux travailleurs salariés - AVTS - etc.), ou ayant perçu un versement forfaitaire unique (VFU). 

Sources des données
Le modèle ANCETRE (Actualisation annuelle par Calage pour l’Estimation Tous Régimes des Effectifs de retraités) permet d’estimer tous les ans les principales grandeurs tous régimes (effectifs de retraités, montant des pensions, nouveaux retraités, etc.).
L’enquête annuelle auprès des caisses de retraite (EACR) repose sur des données administratives fournies par les caisses de retraite. Portant sur la situation en fin d’année de quinze régimes de base et cinq régimes complémentaires en 2019, cette enquête couvre la quasi-totalité du champ des retraités. Les données relatives à l’année n sont disponibles en fin d’année n+1.

L’échantillon interrégimes de retraités (EIR) est également construit à partir des données administratives des caisses de retraite, mais celles-ci sont regroupées par individu. L’EIR permet notamment, contrairement à l’EACR, d’avoir des informations sur les polypensionnés et donc d’estimer le nombre de retraités. Cette base concerne les retraités nés et résidant en France ou à l’étranger.

Le modèle ANCETRE a été conçu pour rapprocher au mieux les données de l’EIR et celles de l’EACR. Il actualise la dernière version disponible de l’EIR en faisant vieillir les retraités déjà présents et en ajoutant de nouveaux retraités. La montée en charge de certains dispositifs comme le recul de l’âge légal est notamment simulée. Les évolutions des effectifs et des pensions des principales caisses de retraite fournies par l’EACR et les évolutions démographiques fournies par l’Insee sont également prises en compte.

Organisme responsable de la production de l’indicateur : DSS

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