Finalité

Afin de renforcer l’attractivité des métiers du secteur sanitaire et médicosocial, les carrières et rémunérations des personnels qui soignent et accompagnent les personnes malades ou fragiles ont été revalorisées. Pour augmenter les salaires de deux millions de salariés du secteur sanitaire et médicosocial et accompagner la nécessaire transformation des métiers, les pouvoirs publics, au premier rang desquels la sécurité sociale, ont augmenté leurs dépenses de 12,5 Md€ (montant annuel, après montée en charge) dont 7,7 Md€ pour les professionnels des établissements de santé. Cinq étapes peuvent être distinguées : les accords du Ségur de la santé à proprement parler en 2020, les accords de la branche de l’aide à domicile (BAD) en octobre 2021, les accords dits « Laforcade » en mai 2021, leur prolongement dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 et enfin les revalorisations décidées lors de la conférence des métiers de l’accompagnement social et du médico-social en 2022 (dites « Castex »), étendant les hausses de rémunération aux professionnels socioéducatifs des établissements sociaux et médicosociaux. Au-delà du Ségur et de ses suites, les professionnels de santé ont aussi bénéficié des mesures d’attractivité de la « mission flash » annoncées dès le début de l’année 2023, pour 1,1 Md€, ainsi que des mesures générales, notamment de hausse du point d’indice, de juillet 2022 pour 2,2 Md€ et les mesures salariales du 12 juin 2023 dites « Guérini » pour 1,7 Md€ en année pleine.

Résultats

En 2020, le salaire mensuel net d’un équivalent temps plein dans le secteur hospitalier s’élève en moyenne à 2 479 € : 2 531 € dans le secteur public, 2 463 € dans le secteur privé non lucratif et 2 145 € dans le secteur privé lucratif (cf. Tableau 1). Le salaire médian des personnels des établissements de santé est de 2 160 € dans le secteur public, de 2 069 € dans le secteur privé non lucratif et de 1 922 € dans le secteur privé lucratif (cf. Graphique 1). Les salaires ont connu une hausse de 5,7% en euros constants en 2020, c’est-à-dire déduction faite de l’inflation. Après deux années consécutives de baisse des salaires dans les établissements de santé en euros constants, la forte évolution entre 2019 et 2020 s’explique principalement par le versement exceptionnel de la prime Covid-19 lors de la crise sanitaire et des premières mesures salariales du Ségur de la santé versées en septembre 2020 ((complément de traitement indiciaire et revalorisation de l’indemnité d’engagement de service public exclusif pour le personnel médical hospitalier). C’est parmi les professions les plus qualifiées que les salaires sont les plus dispersés (cf. Tableau 2). En outre, les salaires augmentent avec l’âge, même si cette hausse est moindre dans le secteur privé lucratif (cf. Graphique 2). 

Tableau 1 ● Salaires mensuels nets en EQTP des personnels des établissements de santé en 2020

EQTP : équivalent temps plein.
1. Y compris personnels non ventilés, hors internes, externes, stagiaires et étudiants.
Champ : Salariés de France entière (non compris Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Mayotte), y compris le SSA et les contrats aidés, hors internes, externes, stagiaires et étudiants.
Sources : Insee, DSN 2019-2020, Siasp 2019-2020, traitements DREES

Graphique 1 ● Salaires mensuels nets en EQTP des personnels des établissements de santé en 2020

EQTP : équivalent temps plein.
1. Y compris personnels non ventilés, hors internes, externes, stagiaires et étudiants. Y compris contrats aidés.
Champ : Salariés de France entière (non compris Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Mayotte), y compris le SSA et les contrats aidés, hors internes, externes, stagiaires et étudiants.
Sources : Insee, DSN 2020, Siasp 2020, traitements DREES

Tableau 2 ● Salaires mensuels nets moyens par EQTP en 2020 par catégorie socioprofessionnelle et secteur

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1. Y compris personnels non ventilés, hors internes, externes, stagiaires et étudiants.
Note : La catégorie « personnels non ventilés » n’est pas présentée dans la structure des effectifs, mais leurs salaires sont pris en compte dans le calcul du salaire moyen.
Champ : Salariés de France entière (non compris Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Mayotte), y compris le SSA et les contrats aidés, hors internes, externes, stagiaires et étudiants.
Sources : Insee, DSN 2019-2020, Siasp 2019-2020, traitements DREES

Graphique 2 ● Salaire moyen mensuel net en EQTP par tranche d’âge pour le personnel non-médical, en 2020

Note : Hors internes et externes, hors contrats aidés.
Champ : Salariés de France entière (non compris Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Mayotte), y compris le SSA.
Sources : Insee, DSN 2020, Siasp 2020, traitements DREES
Champ : Médecins cotisant à la CARMF

Précisions méthodologiques

Champ

France entière (excepté Saint-Martin, Saint-Barthélemy et Mayotte), y compris le service de santé des armées (SSA), hors stagiaires, internes et externes et y compris contrats aidés. La présente étude porte sur les établissements dont l’activité économique principale relève des activités hospitalières (code NAF 8610Z) ou ayant la catégorie juridique « établissement d’hospitalisation » (7 364). Pour le secteur hospitalier, les établissements de la fonction publique hospitalière ayant une activité complémentaire à celles des hôpitaux, comme les activités de blanchisserie, teinturerie de gros (code NAF 9601A) ou les services de restauration (code NAF 5629B), sont également pris en compte. Tous les salariés hospitaliers sont concernés, qu’ils soient fonctionnaires, contractuels ou membres du personnel médical. Pour le personnel hospitalo-universitaire, seules les heures effectuées dans la fonction publique hospitalière sont prises en compte ; leur activité d’enseignement et de recherche et la rémunération qui y est associée sont comptabilisées dans la fonction publique de l’État et ne sont pas intégrées ici.

Méthode

L’évolution des sources pour le secteur privé – remplacement progressif de la déclaration annuelle de données sociales (DADS) par la déclaration sociale nominative (DSN) depuis 2016 – a entraîné une refonte complète de la chaîne de traitements statistiques, rendant impossibles les comparaisons directes des données de salaire d’un millésime à un autre. À la différence de l’Insee, qui recalculait les données en niveau chaque année, la DREES avait choisi une autre méthode, qui consistait à appliquer les évolutions annuelles calculées pour chaque millésime aux niveaux de 2015 (dernière année de l’ancienne chaîne de traitement, choisie comme année de base) par agrégat diffusé. La refonte étant désormais terminée, les données en niveau sont à nouveau exploitées, à la différence des précédentes éditions de cette fiche traitant des millésimes 2016 à 2018. Il en résulte des différences minimes de niveau concernant les salaires 2018.

Sources

Cette fiche est élaboré à partir des données présentées dans le panorama DREES : « Les établissements de santé – Edition 2022 ». Ces données proviennent différentes bases de données (DADS, DSN, Siasp…) et sont traitées par la DREES.
La déclaration annuelle de données sociales (DADS) est une formalité déclarative que doit accomplir toute entreprise employant des salariés. Dans ce document commun aux administrations fiscales et sociales, les employeurs fournissent annuellement et pour chaque établissement un certain nombre d’informations relatives à l’établissement et aux salariés (la nature de l’emploi et la qualification, le montant des rémunérations versées, etc.). La déclaration sociale nominative (DSN) est une nouvelle source de données mensuelles qui remplace progressivement la plupart des déclarations sociales, dont les déclarations annuelles de données sociales (DADS). Le système d’information des agents du secteur public (Siasp) exploite en particulier les informations contenues dans cette déclaration sur le champ de la fonction publique. Il intègre des concepts et des variables caractéristiques du secteur public, liés notamment au statut de l’agent (grade, échelon, indice, etc.). La Base Tous Salariés (BTS) exploite également les informations issues des DADS et DSN remplies par les employeurs, et retraitées par l’Insee. Les salaires sont estimés à partir du Siasp pour les hôpitaux publics et de la BTS pour les cliniques privées. 

Définition 
Le salaire annuel net moyen est calculé à partir du salaire net fiscal disponible dans les déclarations annuelles de données sociales (DADS) ou la déclaration sociale nominative (DSN). Il est net de toutes cotisations sociales, y compris la contribution sociale généralisée (CSG) et la contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS). Il ne comprend pas les participations (qui ne sont pas imposables). Les calculs sont effectués sur l’ensemble des postes, qu’ils soient à temps complet ou à temps partiel. Les effectifs sont convertis en équivalent temps plein (ETP) au prorata de leur durée de présence et de leur quotité travaillée. Les salaires de chaque poste sont pondérés par leur poids en EQTP pour le calcul des moyennes. Ces EQTP propres au calcul des salaires sont très légèrement différents des ETP utilisés pour la mesure de l’emploi. Sont exclus certains postes correspondant à des éléments de rémunération annexes, ou des postes dont la rémunération horaire est manifestement incohérente. Par exemple, un poste occupé durant six mois à temps plein et rémunéré 10 000 € compte pour 0,5 ETP, rémunéré 20 000 € par an. Un poste occupé toute l’année avec une quotité travaillée de 60 % et rémunéré 12 000 € compte pour 0,6 ETP rémunéré 20 000 € par an. Le salaire annuel net moyen est obtenu en pondérant les salaires annualisés des postes par le nombre d’ETP.

Pour en savoir plus
-    Fiche 3.4 Les revalorisations salariales des secteurs sanitaire, médicosocial et social de la commission des comptes de la sécurité sociale CCSS – juillet 2022
-    Fiche 08 - Les salaires dans les établissements 08 de santé du Panorama de la DREES sur les établissements de santé
 

Organisme responsable de la production de l’indicateur : DSS

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2024 8 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2024 819 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2024 7 MB   Télécharger