En France métropolitaine, 2,5 millions de personnes sont, en moyenne, concernées chaque année par une infection grippale. La grippe peut entraîner des complications sévères chez les sujets à risque (notamment les personnes âgées ou sujets fragilisés par une pathologie chronique sous-jacente). La grippe se manifeste le plus souvent sous forme d’épidémies saisonnières (généralement entre novembre et avril dans l’hémisphère nord).

Finalité

La mortalité imputable à la grippe saisonnière concerne essentiellement les sujets âgés (plus de 90 % des décès liés à la grippe surviennent chez des personnes de 65 ans et plus). La grippe est un problème de santé publique du fait des nombres importants de malades et de décès. L’objectif pour la vaccination antigrippale fixé par l’OMS est d’atteindre un taux de couverture vaccinale supérieur à 75 % dans les populations à risque de formes graves. La vaccination est actuellement recommandée chez les personnes à risque suivantes : les personnes âgées de 65 ans ou plus ; les personnes atteintes par certaines pathologies susceptibles d’être décompensées par la grippe (à partir de l’âge de 6 mois), les personnes avec un IMC supérieur à 40 kg/m2, et les femmes enceintes, ainsi que notamment dans l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave, chez les enfants âgés de 2 à 17 révolus et les professionnels de santé. 

En Europe, la couverture vaccinale des personnes âgées de 65 ans ou plus était de 41,4 % en 2018 et variait selon les pays. Elle était de 34,8 % en Allemagne mais était au-dessus de 50% en Italie (52,7 %) et en Espagne (54,3 %) (https://ec.europa.eu/eurostat/web/products-eurostat-news/-/DDN-20200915-1).
Le rôle du médecin traitant dans la participation à la vaccination est prépondérant. La convention médicale, fixe, dans le cadre de la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), l’objectif d’un taux de couverture de ≥ 42 % des patients de 16 à 64 ans en affection de longue durée (ALD) ciblés et de > 61 % des personnes âgées de 65 ans et plus. 
Ces dernières années, les compétences vaccinales des professionnels de santé ont été étendues en termes de prescription et de vaccination (Décret n° 2023-736 du 8 août 2023). Pour l’administration du vaccin contre la grippe saisonnière, il peut ainsi notamment être noté que : les médecins et sages-femmes peuvent vacciner toute personne ; les infirmiers peuvent prescrire (formation préalable) et vacciner les personnes majeures, vacciner les enfants de 11 ans et plus (sans prescription médicale préalable de l’acte d’injection) et vacciner les mineurs jusqu’à 10 ans inclus sur prescription médicale ; les pharmaciens peuvent prescrire (formation préalable) et vacciner les personnes majeures et les mineurs de 11 ans et plus; les étudiants de 3e cycle en étude de médecine et de pharmacie peuvent vacciner sous la supervision d’un maitre de stage (uniquement personnes de 11 ans et plus pour les étudiants en pharmacie). Les biologistes médicaux (médecins, pharmacien) ont également des compétences vaccinales dépendant de leur formation initiale. 
 

Précisions sur la prise en charge Les patients âgés de moins de 65 ans porteurs d’une pathologie considérée à risque ainsi que les personnes âgées de 65 ans et plus, reçoivent un bon de prise en charge pour se procurer le vaccin gratuitement. Les femmes enceintes et les personnes présentant une obésité morbide sont également incluses dans la population cible de la vaccination. Elles ne reçoivent pas de bon de prise en charge mais celui-ci peut être édité par un médecin ou un pharmacien. Le vaccin est gratuit pour les personnes à risque. Les vaccins contre la grippe saisonnière font l’objet d’une prise en charge de la part de l’assurance maladie (65 %). Le fonds national de prévention, d’éducation et d’information sur la santé (FNPEIS) prend en charge la partie restant à charge (35 %) pour les populations cibles. 

Résultats

La couverture vaccinale contre la grippe reste très éloignée de l’objectif d’une couverture à 75 % des populations à risque de forme grave de grippe, malgré les campagnes annuelles en faveur de la vaccination. 

Chez les personnes âgées de 65 ans et plus, le taux de couverture vaccinale antigrippale était en baisse constante depuis la pandémie en 2009-10 (50,0 % en 2016-2017 versus 63,9 % en 2009-2010), est ensuite resté stable ou en légère augmentation, atteignant 52 % en 2019-2020 et 59,9% en 2020-2021. Depuis, la couverture vaccinale est en baisse tout en restant cependant à des niveaux supérieurs à ceux précédant la crise de la Covid-19 avec une couverture à 54,0 en saison 2023-2024.

Parmi ces personnes à risque âgées de moins de 65 ans, la couverture vaccinale est estimée à 25,4 % pour la saison 2023-2024 (13,9 % chez les moins de 18 ans et de 26,7 % chez les 18-64 ans pour la saison 2023-2024). Elle est en nette baisse (-6,2 points) en comparaison avec la saison 2022-2023 (31,6 %).
Parmi l’ensemble des personnes à risque de grippe sévère, la couverture vaccinale est estimée à 47,1 % lors de la saison 2023-2024. Elle était de 55,8 % lors de la saison 2020-2021, soit une baisse de 8,7 points observée en 3 ans.
 

Graphique 1 ● Couvertures vaccinales (%) contre la grippe chez les personnes à risque âgées de moins de 65 ans et chez les personnes âgées de 65 ans et plus, France, saisons 2016-2017 à 2023-2024

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Note : CV grippe moins de 65 ans à risque : ces estimations n’incluent pas les personnes avec obésité morbide ni les femmes enceintes qui ne reçoivent pas de bon de prise en charge. 
Source : SNDS-DCIR, traitement Santé publique France, données mises à jour au 29/02/2024

Construction de l’indicateur  
Les indicateurs sont constitués par le rapport entre :
-    le nombre de personnes âgées de 65 ans ou plus pour lesquelles il y a eu délivrance d’un vaccin antigrippal pendant la campagne annuelle de vaccination sur le nombre d’assurés sociaux ou d’ayant droits âgés de 65 ans ou plus ;
-    le nombre de personnes de moins de 65 ans ayant une ALD exonérante ou souffrant d’asthme ou de BPCO ayant bénéficié d’un bon de vaccination et pour lesquelles il y a eu délivrance d’un vaccin antigrippal pendant la campagne annuelle de vaccination sur le nombre d’assurés sociaux ou d’ayant droits de moins de 65 ans ayant une ALD exonérante ou souffrant d’asthme ou de BPCO ayant bénéficié de l’envoi d’un bon de vaccination. 

Précisions méthodologiques 
Depuis la saison grippale 2016-2017, les estimations ont été réalisées par Santé publique France à partir des données du SNDS (Système National des Données de Santé) pour la quasi-totalité des régimes (environ 99 % de la population) . Les personnes à risque âgées de moins de 65 ans sont repérées dans la base de données parce qu’elles bénéficient d’une ALD ou pour celles atteintes d’asthme ou de BPCO via un algorithme basé sur leur consommation de médicaments.
Les estimations pour les sujets de moins de 65 ans sous-estiment très probablement la réalité dans la mesure où certaines personnes à risque (mais dans une proportion inconnue) peuvent se faire vacciner contre la grippe sans avoir recours à leur bon, en particulier dans un cadre professionnel. De plus, ces estimations n’incluent pas notamment les femmes enceintes ni les personnes présentant une obésité morbide, qui font partie des cibles vaccinales mais ne sont pas repérées dans la base de données et ne bénéficient pas de l’envoi d’un bon de vaccination.
La liste des affections longues durées (ALD) pour lesquelles l’Assurance maladie assure la prise en charge du vaccin contre la grippe est la suivante : 
 

  • ccident vasculaire cérébral invalidant ;
  • insuffisance cardiaque grave, troubles du rythme graves, cardiopathies valvulaires graves, cardiopathies congénitales graves ;
  • maladies chroniques actives du foie et cirrhoses ;
  • déficit immunitaire primitif grave nécessitant un traitement prolongé, infection par le virus de l’immunodéficience humaine ;
  • diabète de type 1 et diabète de type 2 ;
  • forme grave des affections neurologiques et musculaires (dont myopathie), épilepsie grave ;
  • hémoglobinopathies, hémolyses, chroniques constitutionnelles et acquises sévères ;
  • maladie coronaire ;
  • insuffisance respiratoire chronique grave ;
  • mucoviscidose ;
  • néphropathie chronique grave et syndrome néphrotique primitif ;
  • paraplégie ;
  • suite de transplantation d’organes.
  • Cancer 
     

Organismes responsables de la production de l’indicateur : ANSP Santé Publique France/DGS

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2024 8 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2024 819 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2024 7 MB   Télécharger