Finalité

Le VIH est un rétrovirus humain sexuellement transmissible qui affaiblit le système immunitaire, et en l’absence de traitement, est responsable du sida. Le Gouvernement a fixé pour objectif qu’il n’y ait plus de nouvelle contamination en 2030. Cet indicateur vise à suivre l’évolution du nombre de personnes contaminées par le VIH.

Résultats

En 2018, on estimait que 5 950 personnes avaient été contaminées par le VIH (cf. graphique 1). L’incidence du VIH a eu tendance à diminuer depuis 2012, avec une estimation de près de 7 000 nouvelles contaminations cette année-là. Les tendances en termes d’incidence sont différentes selon les populations clés considérées, mais similaires à celles observées entre 2012 et 2018 pour les découvertes de séropositivité : diminution chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) nés en France et chez les hommes hétérosexuels nés à l’étranger, stabilité chez les femmes, et augmentation chez les HSH nés à l’étranger.  Depuis 2018, le nombre annuel de nouvelles contaminations n’a pas pu être ré-estimé, mais le travail est en cours.
A partir des 3 326 découvertes de séropositivité en 2022 déclarées au 30 juin 2023 (nombre brut), le nombre total de personnes ayant découvert leur séropositivité en 2022 a été estimé entre 4 233 [IC95% : 4 139-4 326] (estimation basse) et 5 738 [IC95% : 5 588-5 888] (estimation haute) (cf. graphique 2). Les tendances observées sont globalement similaires selon ces deux estimations. Entre 2012 et 2022, le nombre de découvertes a diminué de 11% selon les estimations hautes et de 21% selon les estimations basses. L’augmentation observée entre 2020 et 2022 fait suite à la diminution importante en 2020 liée à l’épidémie de Covid-19, et expliquée par la baisse de l ’activité de dépistage, des flux migratoires et sans doute également des expositions au VIH en raison des mesures de distanciation sociale. Malgré cette augmentation récente, le nombre de découvertes de séropositivité en 2022 est significativement inférieur à celui de 2019. 
En termes de prévention, la stratégie repose sur une approche de prévention combinée qui vise à articuler, au mieux et en fonction des besoins de chacun, les outils de protection disponibles : préservatif, dépistage répété et régulier du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles (IST), recours aux traitements préventifs du VIH (traitement post-exposition-TPE-, prophylaxie pré-exposition-PrEP- et « treatment as prevention »-Tasp-), traitement adapté des IST, vaccination. Concernant la PrEP qui permet d’éviter de se contaminer, sa diffusion se poursuit avec un nombre total de personnes sous PrEP de 52 802 au 1er semestre 2023, soit une augmentation de +24% par rapport au 1er semestre 2022 (dernier point de situation publié par Epi-Phare). L’ouverture de la primo-prescription de la PrEP en médecine de ville depuis le 1er juin 2021 a eu un impact important, puisque 42% de l’ensemble des initiations de PrEP au 1er semestre 2023 ont été prescrites par des médecins libéraux.
 

Graphique 1 ● Incidence du VIH

*HSH : Hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes
Source : UMR_S 1136 INSERM et UPMC, Nombre de nouvelles contaminations par le VIH, données estimées
Champ : France entière

Graphique 2 ● Nombre de découvertes de séropositivité VIH

Source : Déclaration obligatoire du VIH, données brutes et corrigées au 30/06/2023
Champ : France entièr

À partir du nombre de cas déclarés, le nombre total de découvertes de séropositivité VIH est estimé en prenant en compte les délais de déclaration, le défaut d’exhaustivité, ainsi que les valeurs manquantes. La correction pour les délais de déclaration est réalisée à partir de la distribution des délais des années antérieures et repose sur l’hypothèse de sa stabilité dans le temps, après stratification par type de déclaration (papier ou en ligne). L’exhaustivité est calculée en comparant le nombre de notifications reçues avec le nombre de sérologies positives non anonymes déclarées par les laboratoires dans le cadre de l’enquête LaboVIH (système de surveillance de l’activité de dépistage du VIH). Cette exhaustivité est calculée de façon globale et également selon le type de laboratoire (ville ou hôpital). L’exhaustivité globale permet de disposer d’une estimation haute du nombre réel de découvertes de séropositivité, tandis que l’exhaustivité hospitalière permet de disposer d’une estimation basse. Enfin, les données sont corrigées en utilisant une méthode d’imputation multiple pour prendre en compte les valeurs manquantes d’un certain nombre de variables, comme le mode de contamination, le pays de naissance ou le stade clinique.

Organisme responsable de la production de l’indicateur : ANSP (Santé Publique France)

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2024 8 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2024 819 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2024 7 MB   Télécharger