Finalité

La pollution de l’air est un mélange complexe, en évolution constante, de polluants qui peuvent être chimiques, physiques ou biologiques, tels que les pollens et les moisissures. Depuis 2013, les particules de l’air extérieur sont classées comme cancérigènes pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Elles contribuent également à l’aggravation de certaines pathologies (asthme et allergies) et peuvent avoir un impact sur la fertilité et le développement des enfants. La toxicité de ces particules provient à la fois de leur composition et de leur taille. Plus les particules sont fines, plus elles sont capables de pénétrer profondément dans l’organisme et de passer par la circulation sanguine vers d’autres organes.
Santé Publique France estime que chaque année près de 40 000 décès seraient attribuables à une exposition des personnes âgées de 30 ans et plus aux particules fines (PM2,5), réduisant leur espérance de vie de 8 mois en moyenne. La pollution de l’air ambiant est ainsi un facteur de risque important pour la santé : 7 % de la mortalité totale est attribuable à une exposition aux PM2,5.
Cette fiche suit les émissions de particules et la mise en place de zones à faibles émissions mobilité (ZFEm) qui doit permettre de limiter les risques pour la population.

Résultats

Le niveau des émissions de particules totales en suspension (TSP) est globalement en baisse depuis 1990. Tous les secteurs d’activité contribuent aux émissions de TSP. Les principaux secteurs émetteurs au cours de la période sont l'agriculture/sylviculture, notamment du fait des travaux des champs ; l'industrie manufacturière, notamment du fait de l’extraction de roches dans les carrières et des activités du BTP et de la construction (chantiers); et le résidentiel, notamment du fait de la combustion de bois dans les équipements domestiques. Pour les autres secteurs (hors transport), les émissions de particules proviennent principalement de la combustion de la biomasse.
Lors des dernières années, la tendance générale révèle une baisse continue des émissions totales de particules qui, bien que plus lente, suit la tendance historique observée depuis 1990. Ainsi, au cours des 30 dernières années, les émissions de TSP ont diminué de 36 %, et les émissions de particules fines et ultrafines de 65 % (cf. graphique 1). Certains secteurs comme le transport routier ou le résidentiel/tertiaire sont en constante diminution de leurs émissions de particules. Cependant, les émissions des autres secteurs ont plutôt tendance à stagner ces dernières années.
Les creux d’émissions observés s’expliquent généralement par des phénomènes temporaires : crise économique en 2009, douceur du climat en 2011 et 2014 (moindre recours au chauffage et donc à la combustion). Les mesures de confinement mises en place au printemps 2020 pour limiter la propagation de la Covid-19 ont à ce titre entraîné une réduction de l’exposition de la population à la pollution (baisse du trafic, diminution de la production…). Un recul des émissions nationales de TSP de 7 % est ainsi observé entre 2019 et 2020. D’après l’évaluation quantitative d’impact sur la santé (EQIS) réalisée par Santé Publique France, 2 300 décès liés aux PM ont été évités, montrant l’impact de la pollution de l’air sur la santé.
Enfin, les émissions de TSP pourraient augmenter dans les prochaines années du fait de l’évolution du climat et du développement de la combustion de la biomasse, qui est plus émettrice de particules que les combustibles auxquelles elle se substitue généralement (fioul, gaz naturel)En effet, dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, les politiques publiques soutiennent un accroissement de la biomasse dans le mix énergétique tout en lançant un plan d’actions visant à réduire les émissions de particules fines dans l’air (PM2,5). Les particules fines représentent 30 % des émissions annuelles du chauffage au bois prévues sur la période 2020 – 2030. Notons que la rigueur de l’hiver 2021 a d’ailleurs déjà entraîné une augmentation des consommations de biomasse du secteur résidentiel (+14% de consommations de bois-énergie pour le résidentiel entre 2020 et 2021), et donc des émissions de PM2,5 notamment pour le chauffage résidentiel (+11%). Toutefois, le niveau d’émission de 2021 reste inférieur de 3% à celui de 2019, avant la crise sanitaire et les estimations de 2022 esquissent une baisse de 11 % des particules fines dans l’air (PM2,5).

Graphique 1 ● Emissions de particules dans l’air

(e) : estimation
Note de lecture : En 2022, on estime le nombre de TSP émises en France à 804 kt. 30 ans auparavant, elles étaient de 1248 kt.
Source : Citepa édition 2023 - inventaire national d'émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques - citepa.org

 

Afin de limiter les expositions, certaines collectivités territoriales ont mis en place des zones à faibles émissions mobilité (ZFEm), dans lesquelles la circulation des véhicules les plus polluants est interdite. En 2021, deux nouvelles ZFE ont été créées (Rouen et Reims) et s'ajoutent aux trois premières ZFE (Paris, Grenoble et Lyon). Début 2022, quatre ZFE supplémentaires viennent compléter cette liste (Saint-Etienne, Nice, Toulouse et Strasbourg). Enfin, le projet de loi climat et résilience, prévoit de créer une trentaine de nouvelles ZFEm et de mettre en place une ZFEm dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants d’ici fin 2024. Ainsi, 8,1 millions de personnes vivent dans une zone à faible émissions mobilité en 2023 (cf. graphique 2). Ce chiffre a été multiplié par 2,7 depuis 2017, l’objectif étant d’atteindre 14 millions d’habitants dans des ZFE d’ici à décembre 2026.

Graphique 2 ● Habitants vivant à l'intérieur d'une zone à faibles émissions

Note de lecture : En 2023, 8,1 millions de personnes vivaient dans une zone à faibles émissions en France. Pour 2026, l’objectif s’élève à 14 millions de personnes vivant dans ces ZFE.
Source : Baromètre de l’action publiqu

Précisions méthodologiques

Les particules sont différenciées selon leur diamètre :
• les particules totales en suspension (appelées TSP pour l’acronyme anglais Total Suspended Particles) regroupant l'ensemble des particules en suspension dans l’air, quelle que soit leur taille,
• les PM10, particules dont le diamètre aérodynamique est inférieur ou égal à 10 μm (microns),
• les PM2,5, particules dont le diamètre aérodynamique est inférieur ou égal à 2,5 μm,
• les particules ultra fines (PUF), particules dont le diamètre est inférieur à 0,1 µm.

Les particules entre 2,5 et 10 µm sont dénommées particules grossières. Les PM2,5 sont qualifiées de particules fines et incluent également les particules ultrafines. Les PM10 incluent donc les particules grossières, les particules fines et ultra fines.

Pour aller plus loin
« Gaz à effet de serre et polluants atmosphériques : Bilan des émissions en France de 1990 à 2018 » RAPPORT NATIONAL D’INVENTAIRE / FORMAT SECTEN
« Pollution de l’air ambiant : nouvelles estimations de son impact sur la santé des Français », Santé publique France, Avril 2021

Organisme responsable de la production de l’indicateur : DSS

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2024 8 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2024 819 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2024 7 MB   Télécharger