Finalité

Comme le tabac, l‘alcool est un facteur de morbidité important. La diminution de la consommation d’alcool des plus de 15 ans constitue une priorité de santé publique réaffirmée dans la Stratégie interministérielle de mobilisation contre les conduites addictives 2023-2027 et dans la stratégie décennale cancer 2021-2030.

Résultats

Malgré une diminution régulière de la consommation moyenne d’alcool pur par français de 15 ans et plus, l’alcool est la deuxième cause de mortalité évitable : 41 000 décès par an (dont 16 000 cancers). Il représente également le deuxième facteur de risque de cancer après le tabac : 28 000 nouveaux cas de cancer par an dont 8 000 cancers du sein et il s’agit de la première cause de handicap mental à la naissance non génétique (1/1000 des naissances), du fait de l’alcoolisation fœtale. Enfin, l’alcool pèse sur les finances publiques et sur le système de santé, en représentant un coût social estimé à 102 Md€ par an en 2023. Ce coût social reste très élevé comparé aux recettes fiscales dégagées par les taxes sur les alcools qui s’élèvent à près 4 Md€ (cf. indicateur Financement n°2-9).

Aussi, la politique publique sanitaire concernant les risques associés à la consommation d’alcool doit s’articuler autour de la prévention et de la prise en charge, avec une attention particulière à la politique du « zéro alcool » au cours de la grossesse, compte tenu des conséquences possibles sur le fœtus, et de la protection des jeunes. Pour les mineurs, du fait de conséquences importantes sur le développement cérébral, il faut retarder au plus tard les usages précoces et viser une réduction des alcoolisations ponctuelles importantes. La prise en charge des personnes en difficulté avec leur consommation d’alcool est également prioritaire et relève tant des professionnels de santé que des dispositifs spécialisés (médico-sociaux et hospitaliers).

Graphique 1 ● Consommation annuelle moyenne d’alcool pur par habitant de 15 ans et plus

Source : Insee/OFDT
Note : La catégorie « Autres » comprend certains produits intermédiaires (boissons alcoolisées contenant un mélange d’alcool fermenté et d’alcool distillé) ainsi que les cidres et les poirés. Les vins doux naturels et les vins de liqueurs qui sont techniquement des produits intermédiaires ont été comptés avec les vins

Le rythme de diminution de la consommation d’alcool sur le territoire français, assez rapide au début des années 2000, s’est ralenti depuis 2005. Entre 2013 et 2014, la quantité d’alcool consommée a augmenté de 0,3 litre équivalent d’alcool pur. Ceci est dû exclusivement à une augmentation de la consommation de bière (de 1,8 litre d’alcool pur en 2013 à 2,3 litres en 2014) dont la diminution particulièrement forte en 2003 s’explique par l’augmentation des taxes prévues par la LFSS 2013. En 2018, la consommation moyenne d’alcool pur s’élève à 11,6 litres en équivalent d’alcool pur et elle continue de diminuer en 2019, où elle s’élève à 11,4 litres équivalent d’alcool pur, puis 10,8 en 2022.

En 2021, la France est le huitième pays de l’OCDE en termes de consommation d’alcool par habitant (10,5 L d’alcool pur) ce qui la place à des niveaux proches de ceux des pays de l’Est (Lettonie, Pologne, République Tchèque, Lituanie).

Graphique 2 ● Consommation annuelle moyenne d’alcool pur par habitant de 15 ans et plus en comparaisons internationales, en 2021

Sources :     OCDE, 2021
* donnée 2022 disponible pour la Norvège

Sources des données

Les données de consommation proviennent de l’Office français des drogues et tendances addictives (OFDT) et de l’OCDE.
Les données relatives à la mortalité et au nombre de cancers léaux attribuables à la consommation d’alcool datent respectivement de 2019 et 2015 (BEH du 19 février 2019).

Construction de l’indicateur

La consommation d’alcool pur moyenne par habitant de 15 ans et plus se déduit du nombre de litres d’alcool pur vendus en France rapporté au nombre d’habitants âgés de 15 ans et plus.

Précisions méthodologiques

L’indicateur est construit à partir des statistiques fiscales, complétées par des estimations de l’autoconsommation déterminées dans le cadre d’un groupe de travail rassemblant des experts en collaboration avec l’Insee. L’alcool étant soumis à des droits de consommation (droits d’accises) fondés sur les volumes, il est donc possible de reconstituer les quantités d’alcool consommées à partir des montants de recettes fiscales. Les quantités d’alcool exportées par la France ne sont pas soumises à ces droits (en France) et ne sont donc pas incluses dans ces chiffres. Le calcul repose également sur des évaluations du degré moyen d’alcool des différentes catégories de vins et de cidres. Toutefois, l’estimation des quantités d’alcool qui échappent à la taxation s’accompagne de marges d’incertitudes non négligeables (de l’ordre de 2 % à 3 % des quantités totales). De plus, la quantité d’alcool soumise à taxation constitue un indicateur de consommation moyenne de l’ensemble des personnes présentes sur le territoire français, y compris les non-résidents (les touristes principalement). De même, les achats de ces personnes viennent gonfler les chiffres de consommation d’alcool des Français. La non-prise en compte des achats d’alcool des Français à l’étranger vient en partie réduire cette surestimation. Les touristes viennent en très grand nombre en France mais la plupart n’y séjournent que pour une courte durée. Des calculs effectués à partir de statistiques de nuitées d’hôtel des étrangers montrent, ainsi, que la contribution des touristes à la consommation sur le territoire français représente au plus 2 % des quantités totales d’alcool.

Organismes responsables de la production de l’indicateur : ANSP/DGS

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2024 8 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2024 819 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2024 7 MB   Télécharger