Objectif n°1 : Développer la prévention
Le nombre de personnes diabétiques traitées pharmacologiquement a été estimé à plus de 3,8 millions en France en 2022, soit 5,6 % de la population . A structure d’âge équivalente, la prévalence est 1,5 fois plus élevée chez les hommes que chez les femmes. Elle augmente avec l’âge, atteignant un taux maximal chez les 75-79 ans. Les complications potentielles du diabète étant nombreuses et graves (infarctus du myocarde, cécité, insuffisance rénale chronique terminale, amputation d’un membre inférieur…), le suivi des patients diabétiques constitue un enjeu de santé publique majeur. La loi de santé publique de 2004 avait fixé un objectif d’amélioration de la surveillance médicale de l’ensemble des diabétiques traités pharmacologiquement, afin de réduire la fréquence des complications du diabète. Ainsi, 80 % des diabétiques devaient bénéficier à l’horizon de 2008 des recommandations de bonnes pratiques cliniques émises par l’ALFEDIAM/SFD (association de langue française pour l’étude du diabète et des maladies métaboliques / Société francophone du diabète), l’Afssaps/ANSM (agence française de sécurité sanitaire des produits de santé devenue en 2012 l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) et la HAS (Haute autorité de santé).
Le suivi du diabète inclut le dosage de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) au moins trois fois dans l’année, l’HbA1c permettant de contrôler la glycémie sur les trois derniers mois. Il prévoit également la réalisation annuelle d’un bilan lipidique à jeun, ainsi que le dépistage précoce des complications du diabète, en particulier cardiaques (par un électrocardiogramme de repos) et rénales (par un dosage de la créatininémie et la recherche d’albumine dans les urines). La recherche de complications ophtalmologiques (par un examen du fond d’œil) est recommandée tous les 2 ans. Les indicateurs de suivi de cet objectif sont donc des indicateurs de bonne pratique.
En 2020, par rapport à la période 2010-2019, un impact de la crise sanitaire sur le suivi des examens recommandés a été observé avec un recul global du suivi, surtout marqué pour les consultations dentaires (-4 points) et les 3 dosages d’HbA1c (-3 points).
En 2021-2022, par rapport à 2020, la situation s’est améliorée avec des indicateurs de suivi en augmentation pour tous les examens recommandés, à l’exception du dosage de la microalbuminurie et des consultations d’ophtalmologie, qui sont restés stables. En 2022, la proportion de personnes ayant bénéficié de 3 dosages d’HbA1c a, à nouveau reculé (-1,6 point), alors qu’elle avait retrouvé en 2021 son niveau d’avant la crise sanitaire.
Tableau 1 ● Taux de personnes diabétiques bénéficiant des examens recommandés
Source : SNDS (DCIR-PMSI). Champ : tous régimes, France entière (hors Mayotte).
Construction de l’indicateur
L’indicateur rapporte les personnes diabétiques traitées pharmacologiquement ayant effectué un examen en libéral dans l’année à l’ensemble des personnes diabétiques traitées pharmacologiquement. Les actes et consultations externes des hôpitaux publics en facturation directe n’ont pas été inclus car leurs remontées ne sont pas exhaustives.
Précisions méthodologiques
La population diabétique traitée pharmacologiquement a été définie par le remboursement à au moins trois dates différentes de traitements antidiabétiques (classe ATC A10) dans l’année pour les conditionnements normaux. Pour les personnes ayant eu au moins un grand conditionnement dans l’année, le nombre de délivrances est ramené à 2.
Les dosages biologiques ont été identifiés à partir des codes de la nomenclature des actes de biologie médicale (NABM) suivants : HbA1c, 1577 ; créatininémie, 592, 593 et 407 ; microalbuminurie, 1 133; cholestérol, triglycérides ou bilan lipidique, 580, 590, 996 et 2001. Les électrocardiogrammes ont été identifiés à partir des codes de la classification commune des actes médicaux (CCAM) : DEQP001 à DEQP008 et DEQA001. Enfin, les consultations en cardiologie libérale ont été identifiées à partir du code 3 de la spécialité médicale du professionnel de santé (PS) exécutant; les consultations dentaires en libéral à partir du code 18 de la spécialité médicale du PS ou du code 19 de la nature d’activité du PS exécutant ; les consultations en ophtalmologie libérale ont été identifiées à partir du code 15 de la spécialité médicale du PS exécutant.
Organismes responsables de la production de l’indicateur : ANSP Santé Publique France/DGS