Objectif n°3 : Garantir les moyens nécessaires au système de santé
La télésanté est composée de deux domaines d’activité : la télémédecine, pour les activités réalisées à distance par un professionnel médical (médecin, sage-femme, chirurgien-dentiste) et le télésoin, pour les activités réalisées à distance par un pharmacien ou un auxiliaire médical. Selon sa définition juridique[1], la télémédecine comprend ainsi cinq actes médicaux distincts, parmi lesquels figure la téléconsultation permettant à un professionnel médical de réaliser une consultation à distance avec un patient, seul ou accompagné d’un professionnel de santé ou d’un psychologue.
Avant la crise sanitaire liée au Covid-19, le recours à la téléconsultation était limité en France. Toutefois, son usage s’est considérablement développé à partir de 2020. Ainsi, une étude de la DREES, publiée en décembre 2022, estime que le nombre de téléconsultations effectuées par des médecins généralistes libéraux est passé de 800 000 en 2019 à 13,5 millions en 2020, avant de redescendre à 9,4 millions en 2021. Les médecins généralistes salariés en centres de santé ont également intensifié leur recours à la téléconsultation, avec 600 000 actes en 2020 et 1,1 million en 2021. Le rapport Charges et Produits pour 2025 de l’Assurance maladie confirme cette dynamique d’essor en comptabilisant 12,5 millions d’actes en 2022 et 11,6 millions en 2023. Toutefois, il souligne également une tendance à la décroissance et à la stabilisation du volume de téléconsultations après 2020. En effet, le nombre de téléconsultations facturées a diminué de 32 % entre 2020 et 2023 et ne représente en 2023 que 3,2 % de l’ensemble de l'activité de consultation totale du secteur libéral (comprenant les omnipraticiens généralistes ainsi que les médecins à exercice particulier, les spécialistes et les centres de santé) comme le souligne la Cour des comptes dans son rapport sur la téléconsultation d’avril 2025.
La téléconsultation constitue un levier essentiel pour améliorer l’accès aux soins, en particulier dans les zones sous-dotées où le nombre de professionnels de santé est contraint et les délais de rendez-vous allongés. Son développement fait ainsi l’objet d’un suivi spécifique dans le cadre des politiques prioritaires du gouvernement (PPG). Le premier concerne le taux d’appropriation des téléconsultations par les médecins en ville (exprimé en % des médecins de ville ayant facturé au moins une téléconsultation). Le second porte sur le nombre de patients atteints d’une pathologie chronique bénéficiant d’actes de télésanté dans leur parcours de soins.
L’analyse de l’évolution du pourcentage de médecins ayant recours à la téléconsultation permet ainsi d’évaluer l’appropriation de cet outil du point de vue du professionnel médical.
Patients atteints d’une pathologie chronique bénéficiant d’actes de télésanté dans leur parcours
Cet indicateur s’intéresse au nombre de patients atteints d’une pathologie chronique ayant bénéficié d’actes de télésanté dans leur parcours de soins. Comme présenté en introduction, la télésanté s’entend comme l’ensemble des actes de télémédecine et de télésoin.
L’analyse de l’évolution de cet indicateur permet d’évaluer l’intégration des outils de télésanté dans le suivi des patients chroniques. En mesurant le recours à ces dispositifs, il devient possible d’identifier les tendances d’adoption ainsi que les disparités territoriales. Cet indicateur contribue ainsi à apprécier l’impact des politiques publiques en matière de télésanté, du point de vue du patient.
[1] Article L. 6316-1 du code de la santé publique.
Taux d’appropriation des téléconsultations par les médecins généralistes libéraux
Le pourcentage de médecins généralistes libéraux ayant facturé une téléconsultation entre 2023 et 2024 est présenté ci-dessous :
Tableau 1 ● Pourcentage de médecins généralistes libéraux ayant facturé une téléconsultation entre 2023 et 2024

Champ : Médecins généralistes libéraux, France entière.
Sources : CNAM ; calculs DGOS.
Depuis 2023, le recours à la téléconsultation par les médecins généralistes libéraux connaît une tendance à la baisse. Les données de l’indicateur de la PPG corroborent celles du rapport Charges et Produits pour 2025, qui met en évidence une diminution progressive du volume des téléconsultations facturées : après un pic de 17,1 millions en 2020 (toutes spécialités confondues), le nombre d’actes est passé à 13,2 millions en 2021, 12,5 millions en 2022 et 11,6 millions en 2023, soit une baisse de 32 % en trois ans. Initialement impulsé par la crise sanitaire, le développement de la téléconsultation tend désormais à ralentir. Si le volume des téléconsultations en libéral diminue de manière importante, il faut cependant noter l’augmentation de la part de téléconsultations réalisées au sein des sociétés de téléconsultation.
Tableau 2 ● Répartition des départements en fonction de la cible de l'indicateur de la politique prioritaire du gouvernement

Champ : Médecins généralistes libéraux, France entière.
Sources : CNAM ; calculs DGOS.
La politique prioritaire du gouvernement fixe un objectif national de 35 % de médecins généralistes libéraux ayant recours à la téléconsultation. La carte ci-après présente la situation constatée par département, permettant ainsi d’évaluer l’adoption de la téléconsultation sur le territoire, une pratique qui présente des disparités locales. Toutefois, cette cible étant une moyenne nationale, elle ne constitue pas une obligation à l’échelle départementale.
Carte 1 ● Pourcentage de médecins généralistes libéraux ayant facturé une téléconsultation par département (données de septembre 2024)

Champ : Médecins généralistes libéraux, France entière.
Sources : CNAM ; calculs DGOS.
Patients atteints d’une pathologie chronique bénéficiant d’actes de télésanté dans leur parcours
Le nombre de patients atteints d’une pathologie chronique bénéficiant d’actes de télésanté dans leur parcours entre 2023 et 2024 est présenté ci-dessous :
Tableau 3 ● Nombre de patients atteints d’une pathologie chronique bénéficiant d’actes de télésanté dans leur parcours entre 2023 et 2024

Champ : Patients en affection longue durée (ALD), France entière.
Sources : CNAM ; calculs DGOS.
Ainsi, ces données montrent une progression continue du nombre de patients concernés. Entre mars 2022 et décembre 2024, le nombre de patients atteints d’une pathologie chronique bénéficiant d’actes de télésanté est passé de 792 676 à 1 075 380, soit une hausse de 35,7 %. Cette progression reflète un recours croissant aux actes de télésanté pour la prise en charge des pathologies chroniques, traduisant une intégration plus marquée de ces dispositifs dans l’offre de soins.
Carte 2 ● Nombre de patients atteints d’une pathologie chronique bénéficiant d’actes de télésanté dans leur parcours par département (données de décembre 2024)

Champ : Patients en affection longue durée (ALD), France entière, décembre 2024
Sources : CNAM ; calculs DGOS.
Construction de l'indicateur
Le premier indicateur est calculé par individu et par trimestre, quel que soit le nombre de lieu d’exercice. La localisation est fonction du lieu d’exercice principal. Il permet ainsi d’évaluer le développement des téléconsultations en analysant le taux d’appropriation de cette pratique par les médecins généralistes libéraux. Cet indicateur offre une vision globale de l’adoption de la téléconsultation sur le territoire, en mettant en lumière les disparités potentielles entre les différentes zones géographiques.
Le second indicateur est calculé trimestriellement en fonction du nombre de patients atteints d’une pathologie chronique, c’est-à-dire des patients reconnus en affection de longue durée (ALD), ayant bénéficié d’au moins un acte de télésanté, quelle que soit sa nature, au cours des six derniers mois.
Précisions méthodologiques
Le premier indicateur est piloté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et repose sur des données issues de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam). Son suivi permet d’alimenter les analyses sur l’évolution du recours à la téléconsultation et d’évaluer l’impact des mesures mises en place pour favoriser son développement par les médecins – dans ce cas précis généralistes libéraux. Il conviendra de pondérer cet indicateur avec des données concernant les médecins salariés (de centres de santé ou de sociétés de téléconsultation) ainsi que celles concernant les médecins spécialistes afin d’avoir une vision complète de l’appropriation de la téléconsultation par les médecins.
Le second indicateur est piloté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et repose sur des données issues de la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam). Son suivi permet d’alimenter les analyses sur l’évolution du recours à la téléconsultation et d’évaluer l’impact des mesures mises en place pour favoriser son développement par les patients.
Organisme responsable de la production de l’indicateur : DGOS
Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2025
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Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2025
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Données du REPSS Maladie - Edition 2025
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