Objectif n°6 : Améliorer progressivement la situation financière de la branche maladie

2.16. Assurer la transition écologique du système de santé sur le long terme

Finalité

La soutenabilité écologique est un enjeu majeur des systèmes de santé et une condition du maintien de l’accès aux soins. 
Cette nouvelle fiche vise à suivre les objectifs de transition écologique relatifs au système de santé. Cette première version inclut l’objectif principal de réduction des émissions de gaz à effets de serre de l’ensemble du secteur, auquel pourront s’adjoindre d’autres objectifs dans les prochaines éditions,comme par exemple la prise en charge des enjeux de santé environnementale (impact de la pollution de l’air sur la santé respiratoire ou certaines maladies cardiovasculaire, exposome, co-bénéfices santé climat,…), la résilience du système de santé face à des phénomènes météorologiques extrêmes et à l’augmentation du risque de mortalité induit pour les personnes fragiles, ou encore la surproduction de déchets médicaux et la pollution médicamenteuse.

Résultats

L’Assurance Maladie a engagé en partenariat avec le Shift Project et soutient les travaux d’évaluation de l’impact carbone du secteur de la santé du Think Tank. Cette évaluation publiée en 2021 puis mise à jour en 2023 estime le niveau des émissions de gaz à effet de serre du système de santé à près de 49,2 millions de tonnes équivalent CO2 (MtCO2e),[1] niveau situé dans une fourchette d’incertitude comprise entre 40 et 61 MtCO2e, et représentant environ 8 % des émissions de gaz à effet de serre nationales (604 MtCO2e en 2021).

L’Assurance Maladie a par ailleurs définit une stratégie environnementale globale dans le cadre d’un schéma directeur de la transition écologique 2024-2027 publié en avril 2025 qui précise les ambitions de l’institution pour décarbonner son fonctionnement et contribuer à la transformation écologique des soins et du système de santé[2] .

La feuille de route de la planification écologique du système de santé en date de mai 2023 ambitionne de réduire les émissions de GES de 5 -% par an jusqu’en 2050, afin de « respecter l’engagement national français de rester sous la barre des +1,5°C supplémentaires ».

 

Graphique 1 ● Emissions de GES du secteur de santé et trajectoire pour respecter l'engagement de rester sous la barre de +1,5°C

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Source : Feuille de route de la planification écologique du système de santé

 

Les émissions directes de GES issues de combustibles fossiles comme le pétrole ou le charbon (dites « scope 1 ») et les émissions liées à la consommation d’énergie électrique ou de réseaux de chaleur/froid (dites « scope 2 ») ne représentent que 13 % de l’ensemble des émissions de GES du secteur. Cependant, 87 % des émissions du secteur sont liés aux émissions indirectes de la chaîne de valeur où s’insère le système de santé, soit en amont comme les émissions liées à la production industrielle des médicaments que le secteur achète, soit en aval comme les émissions des déchets que le secteur produit.

Le premier poste d’émissions est le médicament, responsable de 29% des émissions du secteur. Avec les dispositifs médicaux (implants, prothèses, etc.), les émissions de GES des produits de santé représentent la moitié des émissions du secteur de la santé. Les déplacements constituent le 3ème poste d’émission du système de santé et intègrent les transports pour soins, les déplacements professionnels, les trajets domicile-travail des personnels ainsi que les déplacements des visiteurs.

 

Graphique 2 ● Emissions de GES du secteur de santé par poste

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Source : The Shift Project, Rapport « Décarboner la santé pour soigner durablement », avril 2023.

 

[1] Le million de tonnes équivalent dioxyde de carbone est l’unité de mesure des émissions de carbone. Elle tient compte de plusieurs gaz : le dioxyde de carbone, le méthane, l’oxyde nitreux, entre autres.

 

Champs de l'indicateur

Le bilan carbone du secteur de santé tente de se rapprocher du périmètre du système de santé selon l’Organisation Mondiale de Santé (OMS) défini comme : « L’ensemble des organisations, des institutions et des ressources dont le but est d’améliorer la santé ». Il inclut le secteur hospitalier (hôpitaux, cliniques, et autres établissements de soins) et le secteur médico-social, la médecine de ville (professionnels de santé libéraux, pharmacies d’officine, laboratoires et centres d’imagerie). L’estimation ne couvre pas certains postes (déchets, machines, etc.) des institutions publiques de la santé ni les structures des complémentaires santé (mutuelles, assurances et instituts de prévoyance). Les industries pharmaceutiques, et plus largement la chaîne d’approvisionnement nécessaire au fonctionnement du secteur et représentant une part non négligeable de l’empreinte carbone du secteur, sont bien incluses mais uniquement indirectement via les achats du secteur. 

 

Précisions méthodologiques

Le calcul du bilan carbone repose sur une décomposition en 23 postes (consommation d’énergie, achats de produits et services, transports de patients et visiteurs, immobilisations, etc.). Le calcul pour la plupart des postes se fait par une méthode ascendante (bottom-up), partant de données de terrain (par exemple litres de fioul utilisés, ou consommation énergétique en MWh) pour évaluer l’impact carbone du poste. Les émissions liées aux achats de médicaments et dispositifs médicaux sont évaluées par une approche descendante (top-down), partant de données macro pour en déduire les émissions correspondantes (par exemple les montants d’achats de médicaments multipliés par un facteur d’émission en MtCO2e/€).

Organismes responsables de la production de l’indicateur : DSS

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2025 7 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2025 499 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2025 5 MB   Télécharger