Objectif n°1 : Développer la prévention
Le surpoids et l’obésité sont fréquemment associés à un risque accru de morbidité (pathologies cardio-vasculaires, diabète, cancers, syndrome métabolique) et de mortalité. Chez l’enfant, l’obésité sévère est associée à des troubles orthopédiques, métaboliques et endocriniens, à des conséquences psychiques liées aux phénomènes de stigmatisation, et à une probabilité élevée de persistance à l’âge adulte.
Le Programme National Nutrition Santé mis en place depuis 2001 et inscrit dans le code de la santé publique a comme objectif général d’améliorer l’état de santé de l’ensemble de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs qu’est la nutrition. Un des objectifs du PNNS 2019-2023 est de réduire l’obésité et le surpoids dans la population, notamment en diminuant la prévalence de l’obésité et du surpoids chez les enfants et les adolescents. La feuille de route obésité 2019-2022 a poursuivi les mesures engagées dans le plan obésité 2010-2013 notamment sur l’organisation du système de prise en charge des patients obèses. Le PNNS a mis en place des stratégies d’information et d’éducation nutritionnelle ainsi que des actions visant à faire évoluer l’environnement alimentaire et physique afin de faciliter les choix positifs pour la santé en mettant l’accent sur les populations vulnérables afin de lutter contre les inégalités sociales de santé.
Les enquêtes triennales menées par la DREES et la DGS permettant de renseigner l’indicateur sur l’obésité et le surpoids des enfants n’ont pas été conduites depuis 2017.
D’après les enquêtes nationales de santé réalisées en milieu scolaire, 12 % des enfants en grande section de maternelle (GSM), 18 % des enfants en CM2 et 18 % des adolescents scolarisés en classe de troisième sont en surcharge pondérale (surpoids ou obésité) ; les chiffres relatifs aux adolescents sont plus anciens que pour les autres classes d’âge (cf. tableau 1). L’obésité à proprement parler (selon les normes de l’International Obesity Task Force (IOTF)) concerne entre 3,5 % et 4 % des enfants de chaque niveau (grande section de maternelle, CM2, 3ème). En grande section de maternelle, le surpoids est moins fréquent que chez les élèves de CM2 ou de troisième. L’enquête réalisée en 2012-2013 auprès des enfants de 5-6 ans montre que 3,5 % des enfants sont obèses et 8,4 % en surpoids. À cet âge, les filles sont plus fréquemment en surpoids (10 %) que les garçons (7 %) alors que les prévalences d’obésité sont proches (respectivement 3,8 % et 3,2 %). L’enquête réalisée en 2014-2015 auprès des enfants de CM2 montre que 7 % des enfants sont obèses et 15 % sont en surpoids. 15 % des filles sont en surpoids contre 14 % des garçons et 4 % sont obèses contre 3 %. L’enquête réalisée auprès des élèves de 3ème en 2016-2017 montre que 5 % des adolescents sont obèses et 13 % sont en surpoids. 15 % des filles sont en surpoids et 5 % sont obèses. Parmi les garçons, 12 % sont en surpoids et 5 % sont obèses.
Graphique 1 ● Prévalence de la surcharge pondérale et de l’obésité chez l’enfant et l’adolescent1
Sources : Drees-DGESCO, enquêtes nationales de santé en milieu scolaire.
Champ : France entière, normes de l’International Obesity Task Force (IOTF).
(1) les chiffres ont été légèrement révisés par rapport aux précédentes publications
Si globalement, la prévalence du surpoids et de l’obésité a reculé pour les enfants de grande section de maternelle ou de CM2 entre 2000 et 2013, ce n’est pas le cas pour les adolescents en classe de 3ème d’après une enquête réalisée en 2016-2017 (courbes pleines). Par ailleurs, les disparités sociales perdurent : les enfants de cadres présentent toujours des prévalences de surpoids et d’obésité bien inférieures à celles des enfants d’ouvriers quel que soit le niveau scolaire (grande section de maternelle, CM2 ou 3ème). Ainsi, lors de l’année scolaire 2012-2013, 7 % des enfants de cadres scolarisés en GSM présentent une surcharge pondérale contre 16 % des enfants d’ouvriers. En 2014-2015, parmi les élèves scolarisés en classe de CM2, ils sont respectivement 13 % contre 21 % à présenter une surcharge pondérale. En 2016-2017, parmi les adolescents élèves de 3ème, 12 % des enfants de cadres sont concernés contre 24 % chez les enfants d’ouvriers.
Compte tenu de leur structure sociale, les écoles relevant de l’éducation prioritaire ont plus d’enfants en surcharge pondérale : c’est le cas de 16 % des enfants scolarisés en GSM en zone d’éducation prioritaire (ZEP), contre 12 % dans les autres établissements publics hors éducation prioritaire et 8 % dans les écoles privées. De même, en 2014-2015, 25 % des enfants de CM2 en éducation prioritaire sont en surcharge pondérale contre 18 % dans les autres établissements publics hors éducation prioritaire et 14 % dans les écoles privées. Concernant les élèves de 3ème, en 2016-2017, 25 % des élèves scolarisés en zone d’éducation prioritaire sont en surcharge pondérale contre 17 % des élèves non scolarisés en éducation prioritaire. Ces disparités reflètent notamment des différences de modes de vie (sédentarité) et de consommation alimentaire selon le milieu social.
Tableau 1 ● Prévalence de la surcharge pondérale et de l’obésité selon le groupe socio-professionnel des parents
Sources : Drees-DGESCO, enquêtes nationales de santé en milieu scolaire.
Champ : France entière, normes de l’International Obesity Task Force (IOTF).
(1) le groupe socioprofessionnel des parents est défini comme le groupe social le plus élevé parmi les deux parents. Ce mode de calcul diffère des précédentes éditions et les résultats ne peuvent donc pas être comparés entre eux.
Construction de l’indicateur
Pour trois classes d’âge - enfants de grande section de maternelle, élèves de CM2, et élèves de troisième - les indicateurs retenus sont la proportion d’enfants obèses, la proportion d’enfants en surpoids et la proportion d’enfants en surcharge pondérale qui est la somme des enfants en surpoids et des enfants obèses.
Le poids et la taille des adolescents ont été mesurés le jour de l’examen. L’indicateur utilisé pour évaluer la corpulence est l’indice de masse corporelle (IMC) qui correspond au rapport entre le poids (en kg) et le carré de la taille (en mètre).
Contrairement aux adultes pour lesquels il existe une valeur seuil unique de l’IMC pour définir la surcharge pondérale (IMC ≥ 25 kg/m²) et une pour l’obésité (IMC ≥ 30 kg/m²), chez l’enfant les seuils évoluent avec l’âge et le sexe du fait des variations de la corpulence survenant au cours de la croissance. Les seuils retenus dans cette étude pour établir le surpoids et l’obésité sont ceux des tables de références établies pour les enfants par un groupe de travail réuni sous l’égide de l’OMS : l’International Obesity Task Force (IOTF). Ces seuils de référence internationaux ont été définis pour chaque sexe et à chaque âge entre 2 et 18 ans.
Précisions méthodologiques
Cet indicateur s’appuie sur des données issues des enquêtes nationales de santé en milieu scolaire organisées conjointement par la Drees et la DGS du Ministère chargé de la santé, la DGESCO et la DEPP du Ministère chargé de l’éducation, et Santé publique France. Ces enquêtes sont menées par les médecins et infirmiers de l’Éducation nationale alternativement auprès des élèves de trois classes d’âges : les enfants scolarisés en grande section de maternelle, en CM2 ou en troisième (générale, technologique, insertion ou SEGPA). Compte tenu du fait que les enquêtes sont réalisées actuellement tous les six ans pour une même catégorie d’âge, l’indicateur ne peut pas être mis à jour globalement tous les ans.
Pour plus de détails sur les commentaires de cet indicateur, se reporter aux publications Études et résultats n°155, n°250, n°283, n°313, n°322, n°573, n°632, n°737, n°853, n°920 et n°1122 de la Drees.
Organismes responsables de la production de l’indicateur : DREES/DGS