1.6. Consommation de soins par habitant

1.6.2. Séjours dans les établissements de santé par région, discipline et catégorie d’hospitalisation

En 2021, un début de reprise de l’activité hospitalière

L’activité hospitalière a été fortement impactée par la crise sanitaire liée à l’épidémie de covid-19 en 2020, avec une baisse du nombre de journées d’hospitalisation pour l’ensemble des disciplines, excepté l’hospitalisation à domicile. En 2021, alors que l’épidémie se poursuivait, l’activité a repris, sans atteindre le niveau de 2019 (cf. Tableau 1). 
De 2012 à 2019, le nombre total de journées d’hospitalisation toutes disciplines confondues est resté relativement stable (-0,3 % en moyenne par an). La baisse des journées en médecine, chirurgie, obstétrique (MCO) et psychiatrie est compensée par la progression de l’hospitalisation à domicile (+5,9 % en moyenne par an).
En 2021, le secteur hospitalier a pris en charge 133,2 millions de journées d’hospitalisation, soit une augmentation de 2,6 % par rapport à 2020 (cf. Tableau 1). L’activité a progressé pour l’ensemble des disciplines. Les journées en MCO, constituant plus de la moitié de l’activité globale, enregistrent la plus forte hausse (+3,8 %). Les soins de suite et de réadaptation (SSR) connaissent une plus faible augmentation (+0,4 %).
Sur toute la période 2012-2021, l’hospitalisation à domicile (HAD) est la seule discipline pour laquelle le nombre de journées d’hospitalisation a augmenté chaque année (cf. Graphique 1) : +5,5 % en moyenne par an. D’ailleurs, le nombre de journées d’HAD pour 1 000 journées d’hospitalisation complète en MCO/ SSR/ PSY n’a cessé de progresser, pour atteindre 62,9 jours en 2021. Cette tendance peut s’expliquer par une politique incitant au développement de ce mode de prise en charge.
En MCO, un décompte en séjours met en évidence une tendance similaire (cf. Tableau 2) : à la hausse sur la période 2012-2019, en baisse de 11,7 % en 2020 avant une remontée de 11,1 % en 2021 à 18,6 millions de séjours. Après une légère interruption en 2020 de sa baisse continue depuis 2021, la durée moyenne de séjour a retrouvé le niveau de 2019 à 5,5 nuitées.

Le secteur lucratif a compensé en 2021 sa baisse d’activité MCO de 2020

En 2021, 64 % des séjours de MCO sont réalisés dans des établissements de santé du secteur ex-DG (publics et privés à but non lucratif).
Les établissements de santé du secteur ex-OQN (privés à but lucratif) ont davantage compensé la baisse d’activité MCO de 2020 (+13 % sur 2020-2021 après -12,5 % sur 2019-2020) que ceux du secteur ex-DG (+10 % sur 2020-2021 après -11,2 % sur 2019-2020).
Le secteur ex-OQN est davantage centré sur l’activité chirurgicale et interventionnelle que le secteur ex-DG, à l’activité majoritairement médicale, dont la durée moyenne de séjour (DMS) est plus longue.
La DMS en MCO est plus courte dans le secteur ex-OQN (4 nuitées en 2021) que dans le secteur ex-DG (5,9 nuitées). En chirurgie, le secteur ex-OQN, qui a majoritairement pris en charge des séjours sans nuitée, affiche une DMS de 3,8 nuitées, contre 6,3 nuitées pour le secteur ex-DG. Dans le secteur ex-DG, c’est en obstétrique que la DMS est la plus faible (4,6 nuitées).
 

Une progression de l’hospitalisation partielle en MCO et SSR freinée en 2020

En MCO, près de la moitié (47,9 %) des séjours de 2021 se sont déroulés en hospitalisation sans nuitée (8,9 millions de séjours sur 18,6 millions). Cette part d’hospitalisation partielle a régulièrement augmenté depuis 2012 (37,3 %), stagné en 2020 (44,1 %) avant de remonter nettement en 2021, sans doute du fait de la reprise des interventions chirurgicales programmées qui avaient été reportées.
En SSR, le nombre de journées en hospitalisation partielle (jour/nuit, ou séances) avait constamment augmenté de 2012 à 2019, où il atteignait 4,6 millions, tandis que les journées d’hospitalisation complète avaient tendance à diminuer. En 2020, le nombre de journées d’hospitalisation partielle avait davantage chuté (-33 %) qu’en hospitalisation complète (-10 %), du fait de la suspension des hospitalisations de jour lors de la crise sanitaire. Cependant, les journées d’hospitalisation partielle retrouvent presque en 2021 leur niveau de 2019 à 4,4 millions, tandis que celles d’hospitalisation complète restent en deçà (28,5 millions contre 32,7 en 2019).
En psychiatrie, les journées d’hospitalisation à temps plein sont en baisse constante de 2016 à 2021. Pour toutes les autres formes d’activité, on observe une augmentation en 2021 après une baisse de plus d’un quart un 2020, sans retrouver le niveau de 2019.
 

Tableau 1 ● Nombre de séjours en MCO, de journées d’hospitalisation, et durées moyennes de séjour en hospitalisation complète

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Source : PMSI, ATIH
*Nombre de journées= nombre total de nuitées +1 (exemple : 0 nuitée=1 journée)
**Taux de croissance annuel moyen

Graphique 1 ● Journées en hospitalisation complète ou partielle

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Source : PMSI, ATIH.

Tableau 2 ● Nombre de séjours et durée moyenne de séjours en MCO, par année

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Source : PMSI, ATIH.

Des disparités régionales toujours marquées en 2021 dans les taux de recours aux soins

Les taux de recours à l’hospitalisation ont légèrement augmenté entre 2020 et 2021, quelle que soit la discipline.
Pour étudier les disparités de consommation entre régions, une exploitation spécifique des bases PMSI a été effectuée afin d’analyser les taux de recours aux soins de la population. Le taux de recours correspond au nombre de séjours annuels (journées pour les SSR et la psychiatrie) de la population domiciliée dans la région, quel que soit le lieu de réalisation des séjours, pour 10 000 habitants (cf. précisions méthodologiques). Ce calcul permet donc de s’affranchir des phénomènes de fuite et d’attractivité entre régions pour se focaliser uniquement sur la fréquence à laquelle la population recourt à l’hospitalisation (ou à un acte en particulier).


Taux de recours standardisés en chirurgie et en médecine en hospitalisation complète 
La Carte 1.a présente les taux de recours standardisés régionaux en chirurgie en hospitalisation complète avec au niveau national un taux de recours de 346 séjours pour 10 000 habitants. Déclinés à une maille régionale, ces taux font apparaître des disparités régionales de consommation importantes. Les régions d’outre-mer et l’Ile-de-France (300 séjours pour 10 000 habitants) se situent par exemple en dessous de la moyenne nationale. Dans d’autres régions (Corse, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Hauts-de-France, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine), les taux se situent au-delà de 360 séjours pour 10 000 habitants.


De la même manière que pour la consommation de soins de chirurgie, les taux de recours standardisés révèlent des différences régionales dans la consommation de soins de médecine en hospitalisation complète (cf. Carte 1.b). Les régions de La Réunion, les Hauts-de-France, la Guyane et la Normandie présentent des taux de recours d’au moins 790 séjours pour 10 000 habitants, alors que Mayotte, la Corse, l’Occitanie, le Pays de la Loire sont à moins de 680 séjours pour 10 000 habitants. Au niveau national, le taux de recours est de 739 séjours pour 10 000 habitants pour la médecine en hospitalisation complète.
Taux de recours standardisés en SSR
Les taux de recours standardisés en SSR varient fortement selon les régions. Les régions du Pays de la Loire, la Nouvelle-Aquitaine, la Martinique et Mayotte ont des faibles consommations alors que les populations des régions de la Guadeloupe, la Guyane, la Réunion, la Corse et la Provence-Alpes-Côte d'Azur sont très consommatrices de SSR (cf. Carte 2). Le taux de recours national 2021 est de 4 870 journées pour 10 000 habitants en SSR.
 
Taux de recours bruts en psychiatrie
Pour la psychiatrie, les taux de recours bruts font également apparaître de fortes disparités régionales (cf. Carte 3). En France métropolitaine, les régions Grand Est et Pays de la Loire ont ainsi les taux de recours les plus faibles (respectivement 2 489 et 2 497 journées pour 10 000 habitants). Mayotte est à moins de 400 journées pour 10 000 habitants tandis que la Réunion et la Guadeloupe sont respectivement à 2 284 et 2 214 journées. Les taux de recours aux soins psychiatriques les plus élevés concernent les régions Guyane*, Bretagne et Provence-Alpes-Côte d'Azur avec des taux supérieurs à 3 800 journées pour 10 000 habitants. Au niveau national, le taux de recours 2021 est de 3 240 journées pour 10 000 habitants.

* La forte progression observée sur cette région depuis 2020 est liée à l’augmentation du nombre de journées-séquences déclarées par un établissement.
 

Carte 1 ● Taux de recours standardisés en nombre de séjours en hospitalisation complète pour 10 000 habitants en 2021

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Source : PMSI, ATIH. ©geofla 2019

Carte 2 ● Taux de recours standardisés en SSR en nombre de journées pour 10 000 habitants en 2021

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Source : PMSI, ATIH. ©geofla 2019

Carte 3 ● Taux de recours brut en psychiatrie en nombre de journées pour 10 000 habitants en 2021

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Source : PMSI, ATIH. ©geofla 2019

Définitions

Dans le PMSI-MCO, un séjour d’une durée inférieure à un jour est classé en « séjour sans nuitée » quels que soient le diagnostic principal et la vocation de l’unité de prise en charge. L’hospitalisation partielle concerne l’accueil de jour ou de nuit et les unités ayant des activités d’anesthésie ou de chirurgie ambulatoire de moins d’un jour. Elle fait partie, avec l’hospitalisation à domicile (HAD), des alternatives à l’hospitalisation à temps complet.

Les taux de recours régionaux bruts traduisent le recours à l’offre de soins de la population domiciliée dans la région, quel que soit le lieu de réalisation (au sein d’un établissement de la région ou non). Ils sont calculés pour 10 000 habitants à l’aide des données de population au 1er janvier 2019, dans les limites territoriales des communes au 1er janvier 2022 produites par l’Insee. Ils sont standardisés selon la méthode de standardisation directe et correspondent aux taux que l’on observerait si chacune des régions avait la même structure par âge et sexe que la population au niveau national. Les données relatives aux habitants de St Pierre et Miquelon, Wallis-et-Futuna, Polynésie Française et Nouvelle Calédonie ne sont pas prises en compte au niveau national.

Pour la médecine et la chirurgie, les taux sont calculés à partir du nombre de séjours en hospitalisation complète et n’incluent pas l’activité interventionnelle, ni les séjours relatifs à la maternité. Concernant les SSR et la psychiatrie, les taux sont calculés à partir du nombre de journées d’hospitalisation.

Sources des données
Le Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information recueille pour chaque séjour des informations sur les caractéristiques des patients (sexe, âge, lieu de résidence), sur le ou les diagnostics et sur les actes réalisés pendant le séjour.
Les données présentées ici proviennent du PMSI, qu’il s’agisse des activités de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO), de soins de suite et de réadaptation (SSR), de la psychiatrie ou de l’hospitalisation à domicile (HAD).
Sont comptabilisées les activités d’hospitalisation complète ou partielle des établissements de santé ayant fonctionné en 2020, en France métropolitaine et dans les DROM.
Les données 2019 ont été recalculées afin de prendre en compte les corrections apportées par certains établissements en 2021 sur les séjours terminés en 2019.
 

Organismes responsables de la production de l’indicateur : DGOS

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2023 7 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2023 492 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2023 7 MB   Télécharger