1.5. Soins hospitaliers
Les effectifs salariés du secteur hospitalier[1] , exprimés en personnes physiques en emploi au 31 décembre, ont progressé entre 2011 et 2020, plus rapidement dans le secteur public (+4,7 %) que dans le secteur privé (+4,3 %). En 2020, année marquée par la crise sanitaire, les effectifs salariés du secteur hospitalier public progressent fortement (+1,9 %), alors que ceux du secteur hospitalier privé diminuent légèrement (-0,5 %).
[1] Voir les précisions méthodologiques pour la définition du secteur hospitalier. Les séries ont été revues par rapport aux éditions précédentes et intègrent désormais Mayotte et les internes.
Dans le secteur public, les effectifs médicaux salariés[3] ont augmenté de 16,2 % entre 2011 et 2020, passant de 122 300 à 142 100 personnes physiques salariées au 31 décembre. Cette hausse est plus forte pour les internes (+36,2 %) que pour les médecins et assimilés (+11 ,2 %) et les sages-femmes (+9,4 %). En 2020, les effectifs médicaux salariés du public progressent fortement par rapport à 2019 (+2,3 %). Cette augmentation se concentre sur les internes (+2,7 %) et les médecins et assimilés (+2,4 %), les effectifs de sages-femmes progressant plus modérément (+0,8 %).
Dans le secteur privé, les effectifs médicaux salariés ont connu une progression régulière entre 2011 et 2020. Sur cette période, les effectifs médicaux salariés des établissements privés ont augmenté de 16,0 %, pour atteindre 25 600 personnes physiques présentes au 31 décembre 2020, contre 22 100 en 2011. Les évolutions sont toutefois contrastées selon les professions : les effectifs d’internes enregistrent une très forte hausse (+59,9 %), les médecins et assimilés progressent fortement (+18,3 %) alors que les effectifs de sages-femmes diminuent (-11,3 %) [4] . En 2020, les effectifs médicaux salariés du privé progressent plus modestement que dans le public (+1,1 %).
[2] La série a été revue par rapport à l’édition précédente et intègre désormais les internes.
[3] Dans le secteur privé, la plupart des médecins exercent à titre libéral. Les effectifs salariés commentés ici ne représentent donc qu’une partie des effectifs de personnels médicaux intervenant dans les cliniques privées.
[4] Dans un contexte où le secteur privé réduit son implication dans les activités périnatales et où le nombre de maternités privées a diminué (voir Liste des maternités de France depuis 2000).
Dans le secteur public, les effectifs salariés de personnel non médical des établissements de santé ont augmenté de 1,2 % entre 2011 et 2019, passant de 893 100 à 903 900 personnes physiques salariées au 31 décembre. Comme pour les personnels médicaux, cette augmentation s’est concentrée sur le début des années 2010 (+2,3 % entre 2011 et 2014), une légère baisse des effectifs s’amorçant ensuite jusqu’en 2019 (- 1,1 % entre 2014 et 2019).
Dans le secteur privé, les effectifs de personnel non médical augmentent de 6,2 % entre 2011 et 2019, passant de 270 000 à 286 800 personnes physiques salariées au 31 décembre. La plus grosse partie de cette évolution est portée par l’augmentation des effectifs de personnel soignant. En particulier, celle des effectifs d’infirmiers, qui passent de 81 200 à 90 800 salariés au 31 décembre sur la période (+11,8 %), explique plus de la moitié de l’évolution totale.
Cette hausse globale résulte toutefois d’une forte augmentation des effectifs entre 2011 et 2016 (+8,3 % en 5 ans), suivie d’une diminution de 1,9 % entre 2017 et 2019.
Le personnel médical représente une part plus importante des effectifs dans le secteur public (13,3 %) que dans le secteur privé (8,3 %), où la plupart des médecins exercent en libéral et ne sont pas comptabilisés dans les effectifs salariés. Dans ces deux secteurs, la part représentée par le personnel médical connaît une augmentation faible mais constante sur la période : en 2011, elle s’élevait à 12,0 % dans le secteur public et à 7,5 % dans le secteur privé.
La majorité du personnel non médical est constitué de personnels non médical soignant, respectivement 60,7 % des effectifs salariés au 31 décembre 2020 dans le public et 67,8 % dans le privé. Les aides-soignants (21,5 % des effectifs du public et 19,0 % du privé) et les infirmiers (25,1 % des effectifs du public et 29,3 % du privé) sont très largement majoritaires au sein de cette catégorie.
La catégorie de personnel la plus représentée ensuite est le personnel administratif et de direction, qui représente 13,4 % des effectifs dans les établissements privés et 10,0 % dans les hôpitaux publics.
Graphique 1 ● Effectifs salariés de personnels médicaux au 31 décembre, par secteur
Champ : France, y compris le service de santé des armées (SSA) – voir encadré méthodologique. L’ensemble du personnel médical salarié du secteur hospitalier est inclus (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes et sages-femmes), y compris les internes, à l’exception des externes.
Sources : Insee, Siasp et DADS ; DREES, SAE ; traitements DREES.
Graphique 2 ● Effectifs salariés de personnels non médicaux au 31 décembre, par secteur
Champ : France, y compris le service de santé des armées (SSA) – voir encadré méthodologique. L’ensemble du personnel non médical du secteur hospitalier est inclus, y compris les contrats aidés, à l’exception des stagiaires, étudiants et apprentis.
Sources : Insee, Siasp et DADS ; DREES, SAE ; traitements DREES.
Tableau 1 ● Structure des effectifs salariés au 31 décembre
Champ : France, y compris le service de santé des armées (SSA) – voir encadré méthodologique. Salariés du secteur hospitalier présents au 31/12 (personnes physiques), y compris contrats aidés; hors stagiaires, externes et apprentis.
Sources : Insee, Siasp et DADS ; DREES, SAE ; traitements DREES.
Sources des données
Les séries ont été révisées par rapport aux précédentes fiches : des corrections sont désormais faites pour redresser le secteur d’activité des établissements, pour intégrer Mayotte, mais également pour comptabiliser les professeurs des universités praticiens hospitaliers ainsi que les internes dans les effectifs. La méthodologie reprend celle de (Charnoz et al., 2020) et les chiffres actualisés sont mis à disposition sur le site de la DREES.
La déclaration annuelle de données sociales (DADS) est une formalité déclarative que doit accomplir toute entreprise employant des salariés. Dans ce document commun aux administrations fiscales et sociales, les employeurs fournissent annuellement et pour chaque établissement un certain nombre d’informations relatives à l’établissement et aux salariés (la nature de l’emploi et la qualification, le montant des rémunérations versées, etc.). Il convient de distinguer la DADS, en tant que formalité déclarative, du fichier statistique dit « DADS grand format » (DADS-GF) produit par l’Insee, qui sert à estimer les effectifs salariés du secteur hospitalier privé jusqu’en 2016. À compter de 2017, et pour prendre en compte la disparition progressive de la DADS dans le secteur privé, les effectifs salariés du secteur hospitalier privé sont estimés à l’aide d’un fichier de diffusion, produit par l’Insee à partir des DADS et des déclarations sociales nominatives (DSN). En outre, le fichier du système d’information des agents du secteur public (Siasp) exploite les informations contenues dans la DADS sur le champ de la fonction publique. Il intègre des concepts et des variables caractéristiques du secteur public, liés notamment au statut de l’agent (grade, échelon, indice, etc.). C’est ce fichier Siasp qui est mobilisé pour estimer les effectifs salariés du secteur hospitalier public. Enfin, les données de la SAE sont utilisées pour estimer les effectifs salariés hospitaliers de Mayotte et du SSA, mais aussi pour partager les effectifs d’internes et faisant fonction d’internes, intégralement recueillis dans Siasp, entre public et privé.
Cette étude est relative au secteur hospitalier, qui est composé :
- des hôpitaux publics relevant de la fonction publique hospitalière (FPH), repérés par, outre leur appartenance à la FPH, une catégorie juridique d’établissement égale à « 7364 – Établissement d'hospitalisation », « 7365 – Syndicat inter hospitalier » ou « 7366 – Établissement public local social et médico-social », hors secteur médico-social,
- des hôpitaux publics relevant du service de santé des armées (appartenance à la fonction publique d’état et secteur d’activité égal à « 8610Z – Activités hospitalières »),
- des établissements de santé privés, à but lucratif ou non, repérés comme les établissements du secteur privé dont le secteur d’activité égal à « 8610Z – Activités hospitalières ».
L’ensemble du personnel du secteur hospitalier est inclus dans les calculs, à l’exception des externes, stagiaires, étudiants et apprentis. Sont concernés tous les établissements de santé de France métropolitaine et des DROM. Des compléments et les définitions des différentes filières de professionnels sont disponibles dans le panorama des établissements de santé de la DREES, édition 2022 (Toutlemonde et al, 2022, fiche 5).
Organismes responsables de la production de l’indicateur : DREES