Au 1er janvier 2023, on comptait en France 230 143 médecins (médecins généralistes et spécialistes). En forte hausse depuis les années 1980, avec une croissance supérieure à celle de la population, les effectifs de médecins augmentent à un rythme qui a progressivement ralenti depuis 2006. La densité de médecins s’élève à 339 médecins pour 100 000 habitants en 2023, un niveau similaire à celui observé en 2022 (il y avait alors 340 médecins pour 100 000 habitants). Des déséquilibres persistent parfois dans l’offre de soins, ce qui soulève, in fine, la question de la répartition géographique et de l’organisation des soins sur le territoire national. Il est donc important d’apprécier les disparités territoriales.

Des disparités territoriales

En 2023, en France, la densité moyenne des médecins généralistes est de 147 pour 100 000 habitants, avec 57 % de libéraux. Pour les spécialistes la densité est de 193 pour 100 000 habitants avec 33 % de libéraux. Si l’offre de soins de premier recours est globalement satisfaisante sur l’ensemble du territoire, et si les distances d’accès restent correctes, l’accès aux soins spécialisés semble plus contrasté.
Pour les omnipraticiens (définition dans la méthodologie), la densité la plus forte est constatée dans le département des Hautes-Alpes (291 généralistes pour 100 000 habitants), puis dans les départements de Paris intra-muros (234 généralistes pour 100 000 habitants), et des Pyrénées Atlantiques (206 généralistes pour 100 000 habitants). A contrario, les départements qui présentent les plus faibles densités sont, outre Mayotte (50 généralistes pour 100 000 habitants), l’Eure-et-Loir, la Seine-et-Marne, l’Eure, le Val-d’Oise , le Cher et la Seine-Saint-Denis qui présentent une densité de généralistes inférieure à 100 praticiens pour 100 000 habitants (cf. Carte 1).
Pour les médecins spécialistes, les densités les plus élevées sont observées dans les départements des plus grandes agglomérations, avec Paris en tête (654 pour 100 000 habitants), puis à niveau moindre les départements du Rhône avec Lyon, des Alpes-Maritimes avec Nice, et les Bouches-du-Rhône avec Marseille (respectivement 293, 288 et 275 spécialistes pour 100 000 habitants). Les départements les moins denses sont ceux de Mayotte et de la Meuse (respectivement 39 et 73 spécialistes pour 100 000 habitants). 13 autres départements n’atteignent pas les 100 spécialistes pour 100 000 habitants, soit autant qu’en 2021.

Une baisse du nombre de généralistes et une hausse de celui des spécialistes

Entre 2013 et 2023 la densité des médecins généralistes baisse (-5%) au niveau national, mais les évolutions sont très contrastées selon les départements (cf. Carte 2). Le département dont la densité a crû le plus fortement est les Hautes-Alpes (+26,4 % sur les dix dernières années). Viennent ensuite la Martinique et la Guadeloupe (+23 % chacun), le Morbihan (+20 %), et la Réunion (+15 %). En revanche, l’Île de France concentre de fortes décroissantes : les huit départements qui composent la région connaissent tous une baisse comprise entre 12 et 23 % de leur densité sur la période (à l’exception de Paris intramuros (-4% de sa densité).Au total, 79 départements sur 96 enregistrent une diminution de leur densité de médecins généralistes en 2023.
S’agissant des spécialistes, la densité est en revanche en hausse entre 2013 et 2023, avec un taux de croissance de 9 %. Les départements dont la densité de spécialistes à le plus fortement progressé sont la Guyane (+53 %), le Territoire de Belfort , La Réunion, et Mayotte et la Guadeloupe (respectivement +43 %, +42 %, +39 % et +36 %). En région Île de France, l’évolution positive la plus marquée concerne Paris intra-muros (+18 %). A contrario, les départements où la baisse de la densité de spécialistes est la plus forte sont le Gers (-15 %), l’Ain et la Meuse (-11 % chacun), le Val d’Oise (-8 %) et la Seine-et-Marne (-7 %) Au total, 73 départements voient leur densité de médecins spécialistes augmenter en 2023.
 

Carte 1 ● Densité de médecins pour 100 000 habitants au 1er janvier 2023

Généralistes Spécialistes

 

Sources : RPPS 2023, ASIP-Santé ; estimations de population 2023, Insee ; traitements Drees. ©IGN 2022

Carte 2 ● Taux d’évolution des densités des médecins entre 2013 ,et 2023

Généralistes Spécialistes

 

Note  : Les données représentées pour Mayotte sont celles de 2013 et 2022, les données 2012 n’étant pas disponibles.
Sources : RPPS 2022, ASIP-Santé ; estimations de population 2012 et 2022, Insee ; traitements Drees. ©geofla 2019.

Evolution du nombre de médecins généralistes et spécialistes entre 2013 et 2023

Champ : France entière, 
Source : ASIP-Sante RPPS - traitements Drees - données au 1er janvier de chaque année

Près d’un généraliste sur deux a plus de 55 ans

Au niveau national, 45 % des médecins généralistes sont âgés de 55 ans ou plus. La part des généralistes de plus de 55 ans est particulièrement faible en Guyane (31 %) et n’atteint pas les 40 % dans 23 autres départements. (cf. Carte 3). Elle dépasse les 50 % dans 42 départements et 60 % dans 8 départements.
La part des spécialistes âgés d’au moins 55 ans est de 41 % au niveau national. Elle atteint son plus bas niveau en Loire-Atlantique et en Puy-de-Dôme (30 %) et reste inférieure à 40 % dans 30 départements. Elle est la plus élevée en Lozère et dans le Lot avec  72 % et 68 %. Dans 36 départements, la part des 55 ans et plus est supérieure à 50 %, dans 4 elle est supérieure à 60 %. 

On retrouve une densité de médecins au-dessous de la moyenne dans les départements où le vieillissement des praticiens est fort. Combiné au vieillissement général de la population française, l’accès aux soins dans ces départements pourrait être fragilisé davantage dans les années à venir.

Carte 3 ● Part des médecins âgés de 55 ans et plus au 1er janvier 2023

Généralistes Spécialistes