La mortalité prématurée décrite dans cette fiche concerne les décès survenus avant l’âge de 65 ans. L’analyse de la mortalité prématurée est particulièrement informative pour le décideur dans la mesure où il s’agit, pour la plupart des cas, de décès qui auraient pu être prévenus par des actions adaptées. Par exemple, pour la mortalité prématurée liée au cancer, des actions sur les facteurs de risque (notamment le tabac et l’alcool), sur le dépistage et sur la prise en charge du cancer à un stade plus précoce seraient susceptibles de limiter la mortalité prématurée (voir les indicateurs de l’objectif 1 en partie 2 de ce rapport : Développer la prévention).

Une tendance à la diminution du taux de mortalité prématurée

En 2017, le taux de mortalité prématurée standardisé (cf. précisions méthodologiques) s’élève à 189,0 décès pour 100 000 personnes, et est inférieur à celui de 2016 (192,2 pour 100 000 personnes). Le taux de mortalité est très inférieur chez les femmes (126,3) comparé à celui des hommes (255,2) et ce également pour les 15-24 ans (cf. Graphique 1).
En 2017, le nombre de décès prématurés survenus avant 65 ans s’élevait à 101 576 pour la France entière, ce qui représente globalement 16,7 % de l’ensemble des décès, mais 22,2 % des décès masculins et 11,4 % des décès féminins. Avant 65 ans, deux tiers des décès sont masculins.
Le taux de mortalité prématurée diminue fortement sur la période 2005-2017, en particulier chez les hommes ( 68 décès pour 100 000 personnes pour  16 décès pour 100 000 personnes pour les femmes, qui demeurent néanmoins largement moins concernées).
La comparaison des taux standardisés de mortalité prématurée dans les pays de l’Union européenne place la France un peu en dessous de la moyenne européenne mais derrière ses principaux voisins européens de niveau économique comparable pour l’année 2017. Le classement de la France est moins bon chez les hommes (15/28) que chez les femmes (10/28) (cf. Graphique 2). Dix des treize pays ayant adhéré depuis peu à l’Union européenne présentent quant à eux des taux de mortalité prématurée nettement supérieurs à la moyenne des pays de l’Europe des 15 (hormis la Slovénie, Malte et Chypre).

Graphique 1 ● Taux standardisés* de mortalité prématurée

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* Taux de mortalité prématurée standardisé : taux de mortalité pour 100 000 personnes que l'on observerait dans une zone si elle avait la même structure par âge que la population de référence.
** France métropolitaine pour taux brut 15-24 ans.
Champ : France entière pour taux standardisé, 
Sources : Cépid

Graphique 2 ● Mortalité prématurée dans l’Union européenne en 2017 - Taux standardisés

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Source : Eurostat.

Construction de l'indicateur : 

Le taux de mortalité prématurée standardisé est un indicateur classique, présent dans de nombreuses bases de données, qui témoigne de la mortalité survenue avant un âge donné, habituellement 65 ans. Cet indicateur est présent (sous forme standardisée) dans les bases d’Eurostat.

Pour comparer globalement la mortalité dans des populations différentes ou entre des périodes différentes, on ne peut utiliser le taux brut de mortalité car il ne tient compte ni des différences de structure d'âge entre différentes populations ni de l’évolution de la structure d’âge au cours du temps. Ainsi, une région dont la population est âgée peut avoir un taux brut de mortalité relativement élevé uniquement du fait de sa structure d'âge. Pour éliminer cet effet de l'âge, on utilise des taux standardisés, en se fondant sur la structure démographique de la population standard européenne publiée par Eurostat en 2013.
 

Organismes responsables de la production de l’indicateur : CépiDc-Inserm

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2024 8 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2024 819 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2024 7 MB   Télécharger