Les tumeurs et les maladies de l’appareil circulatoire sont les causes de plus de la moitié des décès en 2017

La répartition de la mortalité par grands groupes de pathologies (cf. Tableau 1) évolue peu d’une année sur l’autre, mais de manière relativement régulière. Les tumeurs restent, depuis 2004, la première cause de mortalité pour l’ensemble de la population devant les maladies de l’appareil circulatoire, dont la part continue de chuter. En 2021, 660 000 décès ont été enregistrés en France entière, dont 170 000 des suites de tumeurs et 138 000 de maladies circulatoires. Ces deux groupes représentent près de la moitié (47 %) de l’ensemble des décès. La Covid-19 est la 3ème cause de décès avec 61 000 décès enregistrés en 2021, mais ce résultat devrait baisser sur les années qui suivent, notamment avec la montée en charge de la vaccination anti-Covid. La part des morts violentes (accidents, suicides et autres causes externes de décès) diminue également, représentant un décès sur quinze en 2021.
La part des grands groupes de causes est différente chez les hommes et chez les femmes. Chez les hommes, les tumeurs (28 %) et les maladies de l’appareil circulatoire (20 %) constituent les deux premières causes de décès. Chez les femmes, les tumeurs sont également la première cause de décès mais avec une part nettement inférieur que chez les hommes (23 %). Cependant, la part des décès pour des maladies de l’appareil circulatoire est supérieur chez les femmes (22 %) que chez les hommes.

Une surmortalité masculine

Une surmortalité masculine est observée pour les principales causes de décès : le taux de mortalité par maladies de l’appareil circulatoire standardisé sur l’âge est 1,7 fois plus élevé chez les hommes. Pour la mortalité par tumeur, cette surmortalité masculine est également marquée : le taux standardisé de mortalité par tumeur (243,3 pour 100 000 habitants) est 74 % plus élevé chez les hommes que chez les femmes (309,2 et 177,3 pour 100 000 habitants respectivement). On retrouve ici le poids des maladies liées aux comportements à risque et à la prévention primaire, dont la mortalité attribuable à l’alcool et au tabac, plus faible chez les femmes. Cependant, l’augmentation des taux standardisés de mortalité féminine observés depuis 40 ans pour les tumeurs du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon témoigne de la modification des comportements féminins vis-à-vis de la consommation de tabac au cours des décennies précédentes. La surmortalité masculine reste également très marquée pour les morts violentes (2,2 fois plus élevée), particulièrement par les accidents de transports (3,8) et les suicides (3,5).

La France présente le taux de mortalité standardisé parmi les plus faibles de l’Union européenne en 2021, malgré des disparités en fonction des causes de mortalité

Au sein de l’Union européenne, la France présente en 2021 le deuxième taux standardisé le plus faible (848 décès pour 100 000 personnes) derrière l’Espagne (828 décès pour 100 000 personnes), et bien au-dessous de la moyenne européenne calculée sur la moyenne (1 073 pour 100 000 personnes). Ce taux est le second plus bas pour les femmes mais le cinquième pour les hommes. Pour la mortalité par maladie de l’appareil circulatoire, la France présente d'assez loin le taux standardisé de décès le plus bas, et ce pour les deux sexes. Pour la mortalité par tumeur, chez les hommes, et dans une moindre mesure chez les femmes, la France, bien qu’ayant un taux inférieur à la moyenne européenne, se situe dans une position plus défavorable que ses voisins proches. C'est en particulier le cas pour les cancers du foie ou du sein chez les femmes, cancers pour lesquels la mortalité est à un taux supérieur à la moyenne européenne. Cette surmortalité, particulièrement du cancer du sein dans certaines sous-population, peut s’expliquer par un faible recours au dépistage dans certaines sous-populations, malgré les dispositifs de prévention (cf. indicateur 2-2-1). Depuis 2004, le programme de dépistage organisé du cancer du sein invite les femmes de 50 à 74 ans à réaliser une mammographie de dépistage tous les deux ans, sans avance de frais.

Crise Covid-19

Si la distribution de la mortalité par cause n’a a priori pas connu de changements majeurs durant les années 2017 à 2019, l’année 2020 et 2021 ont été marquées par la pandémie de Covid-19. Plus de 61 000 décès par la
Covid-19 en cause initiale ont été enregistrés au cours de l’année 2021. Avec 660 000 décès, un excès total de 49 000 morts est enregistré par rapport à 2019, soulignant à la fois le caractère exceptionnel de la situation sanitaire, mais également le fait qu’une proportion non négligeable des décès avec contribution de la Covid-19 serait survenue en 2021 même en l’absence de pandémie.

Tableau 1 ● Principales causes de décès en 2021

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Source : Inserm-CépiDc.

Champ : Décès de personnes résidant en France et étant décédées en France, Métropole et DROM.

Graphique 1 ● Principales causes de décès en France et dans l'Union européenne en 2021

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Note de lecture : en 2021 sur 100 000 personnes résident en France 232 sont décédées d’une tumeur contre 245 dans l’union européenne
Source : Eurostat 
Champ : France et UE 2

Sources des données : 
Les données proviennent, pour la France, du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm, qui produit les données sur les causes médicales de décès et les transmet à Eurostat, à partir de l’enregistrement des causes médicales de décès inscrites dans les certificats de décès. Les données européennes et les taux standardisés utilisés pour la comparaison hommes/femmes proviennent d’Eurostat. La codification des causes de décès s’appuie sur la classification internationale des maladies (CIM) de l’OMS. Ce cadre garantit un niveau de qualité et de comparabilité internationale des données de mortalité. La population utilisée pour la standardisation a été révisée par Eurostat en 2013 sur la base de la population 2010 EU-28 et l’Association européenne de libre-échange (AELE).
 

Organismes responsables de la production de l’indicateur : Inserm

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Maladie - Edition 2024 8 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS - Maladie - Edition 2024 819 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Maladie - Edition 2024 7 MB   Télécharger