1.2. Mortalité
La répartition de la mortalité par grands groupes de pathologies (cf. Tableau 1) évolue peu d’une année sur l’autre, mais de manière relativement régulière. Les tumeurs sont, depuis 2004, la première cause de mortalité pour l’ensemble de la population devant les maladies de l’appareil circulatoire, dont la part continue de chuter. En 2017, 604 000 décès ont été enregistrés en France entière, dont 171 000 des suites de tumeurs et 144 000 de maladies circulatoires. Ces deux groupes représentent plus de la moitié (52 %) de l’ensemble des décès.
La part des morts violentes (accidents, suicides et autres causes externes de décès) diminue également, représentant un décès sur quinze en 2017. La part des grands groupes de causes est différente chez les hommes et chez les femmes. Chez les hommes, les tumeurs (32 %), les maladies de l’appareil circulatoire (22 %) et les causes externes (8 %) constituent les trois premières causes de décès. Chez les femmes, ce sont également les maladies de l’appareil circulatoire (25 %) et les tumeurs (25 %) qui représentent les premières causes de décès mais dans des proportions différentes. Les décès pour causes externes sont moins fréquents chez les femmes (5 %), la troisième cause de décès la plus fréquente étant celle des maladies du système nerveux et des organes des sens (8 %).
Une surmortalité masculine est observée pour les principales causes de décès : le taux de mortalité par maladies de l’appareil circulatoire standardisé sur l’âge est 1,6 fois plus élevé chez les hommes. Pour la mortalité par tumeur, cette surmortalité masculine est également marquée : le taux standardisé de mortalité par tumeur (249,6 pour 100 000 habitants) est 80 % plus élevé chez les hommes que chez les femmes (337,0 et 187,3 pour 100 000 habitants respectivement). On retrouve ici le poids des maladies liées aux comportements à risque et à la prévention primaire, dont la mortalité attribuable à l’alcool et au tabac, plus faible chez les femmes. Cependant, l’augmentation des taux standardisés de mortalité féminine observés depuis 40 ans pour les tumeurs du larynx, de la trachée, des bronches et du poumon témoigne de la modification des comportements féminins vis-à-vis de la consommation de tabac au cours des décennies précédentes. La surmortalité masculine reste également très marquée pour les morts violentes (2,2 fois plus élevée), particulièrement par les accidents de transports (3,7) et les suicides (3,5).
Au sein de l’Union européenne, la France présente en 2017 le taux standardisé le plus faible (829 décès pour 100 000 personnes en 2017 selon Eurostat) devant l’Espagne, bien au-dessous de la moyenne européenne calculée sur la moyenne (1 006 pour 100 000 personnes). Ce taux est plus bas est le plus bas pour les femmes mais le quatrième pour les hommes. Pour la mortalité par maladie de l’appareil circulatoire, la France présente d'assez loin le taux standardisé de décès le plus bas, et ce pour les deux sexes (le plus bas pour les deux sexes aussi bien pour les cardiopathies ischémiques que pour les maladies cérébrovasculaires). Pour la mortalité par tumeur, chez les hommes, et dans une moindre mesure chez les femmes, la France, bien qu’ayant un taux inférieur à la moyenne européenne, se situe dans une position plus défavorable que ses voisins proches. C'est en particulier le cas pour les cancers du foie ou du sein chez les femmes, cancers pour lesquels la mortalité est à un taux supérieur à la moyenne européenne. Cette surmortalité, particulièrement du cancer du sein dans certaines sous-population, peut s’expliquer par un faible recours au dépistage dans certaines sous-populations, malgré les dispositifs de prévention (cf. indicateur 2.2.1). Depuis 2004, le programme de dépistage organisé du cancer du sein invite les femmes de 50 à 74 ans à réaliser une mammographie de dépistage tous les deux ans, sans avance de frais. Or, sur les années 2020-2021, seul 47 % de la population cible a effectué un dépistage, un chiffre en recul de 2,5 points par rapport à la situation pré-Covid de 2018 2019.
Si la distribution de la mortalité par cause n’a a priori pas connu de changements majeurs durant les années 2017 à 2019, l’année 2020 a été marquée par la pandémie de Covid-19. Plus de 63 000 décès par la Covid-19 en cause initiale ont été enregistrés au cours de l’année 2020. Avec 669 000 décès, un excès total de 56 000 morts est enregistré par rapport à 2019, soulignant à la fois le caractère exceptionnel de la situation sanitaire, et le fait qu’une proportion non négligeable des décès avec contribution de la Covid-19 serait survenue en 2020 même en l’absence de pandémie
Tableau 1 ● Principales causes de décès en 2017
Source : Inserm-CépiDc.
Champ : France entière.
Graphique 1 ● Principales causes de décès en France et dans l'Union européenne en 2017
Note de lecture : en 2017 sur 100 000 personnes résident en France 249 sont décédées d’une tumeur contre 262 dans l’union européenne
Source : Eurostat
Champ : France et UE 27
Sources des données :
Les données proviennent, pour la France, du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de l’Inserm, qui produit les données sur les causes médicales de décès et les transmet à Eurostat, à partir de l’enregistrement des causes médicales de décès inscrites dans les certificats de décès. Les données européennes et les taux standardisés utilisés pour la comparaison hommes/femmes proviennent d’Eurostat. La codification des causes de décès s’appuie sur la classification internationale des maladies (CIM) de l’OMS. Ce cadre garantit un niveau de qualité et de comparabilité internationale des données de mortalité. La population utilisée pour la standardisation a été révisée par Eurostat en 2013 sur la base de la population 2010 EU-28 et l’Association européenne de libre-échange (AELE).
Organismes responsables de la production de l’indicateur : Inserm