Devant l’ampleur de la crise sanitaire et des restrictions associées, l’activité économique s’est effondrée en Europe en 2020 (-5,6 % dans l’Union européenne à 27 [UE-27], -7,5 % en France). Les déficits ont augmenté de façon inédite du fait d’un effet « ciseaux » associant baisse des recettes et hausse des dépenses. L’atténuation de la crise en 2021, marque le rebond de l’activité économique en Europe (+ 6 % en 2021 et +6,4 % en France). Cependant l’année 2023 est marquée par une faible croissance du PIB réel en volume (+ 0,4 % dans l’UE-27 et + 0,7 % en France).

La France est le deuxième pays européen en termes de part de PIB consacrée au financement de la protection sociale

En 2021, le financement de la protection sociale représente 35,4 % du PIB français, faisant de la France le premier pays européen en termes de part de richesse nationale consacrée au financement de la protection sociale, devant les Pays-Bas, le Danemark et l’Allemagne (cf. graphique 1). La part du PIB consacrée au financement de la protection sociale s’étend ainsi de 13,8 % en Irlande et de 16,4 % en Roumanie à 35 % en France et au Danemark, avec une moyenne européenne de 31 % (UE 27).
Les pays pour lesquels la part de richesse nationale consacrée au financement de la protection sociale est supérieure à la moyenne européenne sont les pays nordiques et les 6 pays fondateurs de l’Union européenne (hormis la Suède et le Luxembourg). Les 15 pays consacrant la plus faible part de leur richesse nationale au financement de la protection sociale sont l’Espagne, l’Irlande et les 13 derniers pays ayant rejoint l’Union européenne après sa création.
L’effort qu’un pays consacre au financement de sa protection sociale ne traduit qu’imparfaitement le niveau de protection offert par son système de protection sociale. En effet, le financement peut dépasser ou ne pas couvrir entièrement les dépenses courantes. La France est en 2021 le premier pays européen en termes de part des dépenses de protection sociale dans le PIB (33 ,3 %) et le premier en termes de part du financement de la protection sociale dans le PIB.

Une diversité des structures de financement des systèmes de protection sociale au sein de l’Union européenne

En 2022, la France est le pays de l’Union européenne pour lesquels la part des dépenses publiques dans le PIB est la plus élevée, atteignant 58,3 % (cf. graphique 2). Elle se situe devant la Grèce, dont les dépenses ont fortement augmenté en lien avec la pandémie, la Belgique et la Finlande.
La part des dépenses de protection sociale (y.c. santé) dans le PIB atteint 32,9 % en France en 2022 (dépenses de santé et de protection sociale, cf. précisions méthodologiques pour la classification des fonctions des administrations publiques) Ce qui fait de la France le premier de l’Union Européenne aussi bien en termes de dépenses que de ressources de financement de la protection sociale. Hors France, les dépenses sociales dans le PIB s’échelonnent ainsi de près de 12,4 % en Irlande à 30,9 % du PIB en Finlande, en passant par l’Espagne (25,7 %). Les écarts entre pays de l’Europe des 15 et nouveaux États-membres sont plus marqués encore pour les dépenses sociales que pour le reste des dépenses publiques.
Cependant, ce classement comporte des limites : d’une part, les dépenses sociales ne tiennent pas compte des réductions d’impôts et autres aides fiscales à vocation sociale, puisque la majorité de ces aides ne sont pas comptabilisées en dépenses mais en moindres recettes (seuls les crédits d’impôts sont désormais considérés comme des dépenses de prestations). D’autre part, les dépenses sociales retracées ici sont brutes, et ne tiennent pas compte de l’imposition des prestations sociales 
 
Graphique 1 ● Ressources des systèmes de protection sociale des pays de l’Union européenne en 2021
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Note de lecture : En 2021, les ressources du système de protection sociale français s’élevaient à 35,4 % de son PIB. 
Source : Eurostat.

Graphique 2 ● Dépenses des administrations publiques dans le PIB dans l’Union européenne en 2022

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Note de lecture : En 2022, les dépenses des administrations publiques françaises représentent 58,3 % du PIB ; contre seulement 21,2 % en Irlande.
Source : Eurostat.

 

Construction de l’indicateur
Les dépenses des administrations publiques sont ventilées suivant une nomenclature internationale : la classification des fonctions des administrations publiques (CFAP). Cette nomenclature répartit les dépenses des administrations publiques en dix catégories selon leur finalité : services généraux des administrations publiques ; défense ; ordre et sécurité publics ; affaires économiques ; protection de l’environnement ; logement et équipements collectifs ; santé ; loisirs ; culture et culte ; enseignement ; protection sociale.
Les comparaisons menées par Eurostat portent ainsi sur un champ plus large que celui représenté dans le graphique. La classification des fonctions des administrations publiques de l’ensemble des dépenses par fonction est différente de celle retenue dans les comptes de la protection sociale par secteur institutionnel conformément aux comptes nationaux.

Pour aller plus loin
« La protection sociale en France et en Europe en 2022 – édition 2023 », coll. Panoramas, Drees. 

Organisme responsable de la production de l’indicateur : DSS

Téléchargements complémentaires

  • Intégralité du REPSS - Financement - Edition 2024 4 MB   Télécharger
  • Synthèse du REPSS Financement - Edition 2024 671 KB   Télécharger
  • Données du REPSS Financement - Edition 2024 2 MB   Télécharger