Les coûts pris en charge par les finances publiques pour la solvabilisation des dispositifs de conciliation vie professionnelle/vie familiale sont détaillés au niveau individuel dans lindicateur n° 1-7-1. La consolidation de l’ensemble des dépenses publiques consacrées au financement des modes d’accueil des enfants de moins de six ans, présentée dans cet indicateur, fournit quant à elle un regard macroéconomique sur l’effort national consenti pour cette politique.

33,5 milliards d’euros d’argent public ont été dépensés pour les modes d’accueil formels des enfants de moins de 6 ans en 2022

En 2022, le coût global pour les finances publiques (Sécurité sociale, État, collectivités locales) de l’accueil des enfants de moins de trois ans s’élève à de 15,0 Md€. Il est de 18,6 Md€ pour les enfants de trois à six ans 
(cf. tableau 1). Ce montant se limite à la dépense publique directement allouée au financement des modes d’accueil formels (établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE), assistants maternels agréés, garde à domicile, écoles préélémentaires et accueil de loisirs sans hébergement). Ne sont pas prises en compte ici les dépenses correspondant à des prestations d’entretien pour les jeunes enfants (notamment l’allocation de base de la Paje, ni les allocations familiales servies aux familles ayant des enfants âgés de moins de trois ans) ou encore les aides monétaires visant à compenser l’arrêt ou la réduction d’activité professionnelle (PreParE et cotisations pour l’assurance vieillesse des parents au foyer). 
 

Près de deux tiers des dépenses publiques pour l’accueil formel des enfants de moins de trois ans sont portées par la branche Famille

La moitié des dépenses publiques consacrées à l’accueil formel des enfants de moins de trois ans est dédiée au financement de l’accueil collectif (7,3 Md€). Ce poste est suivi des dépenses liées à l’accueil individuel (5,2 Md€). Les dépenses fiscales (crédits ou réductions d’impôts), représentent 1,9 Md€. Enfin, à la rentrée scolaire 2022-2023, 73 000 enfants de 2 à 3 ans sont accueillis en école préélémentaire, ce qui représente un coût pour les finances publiques de 544 M€.
Ces dépenses pour les modes d’accueil formels des enfants de moins de trois ans sont principalement supportées par la branche Famille, qui y contribue à hauteur de 64 %. 
Les collectivités locales prennent en charge près d’un cinquième des dépenses d’accueil formel des moins de trois ans (21 %). Principalement en finançant les EAJE via des aides au fonctionnement et, dans une moindre mesure, par les financements à destination des écoles préélémentaires. 
La part de l’État dans ces dépenses d’accueil se situe à 15 %. Il finance l’accueil des enfants de moins de trois ans par deux vecteurs : l’enseignement préscolaire (12 %), notamment à travers la rémunération des enseignants ; et les aides fiscales accordées aux familles ou aux entreprises par le biais des réductions et crédits d’impôt (88 %). 
Entre 2014 et 2022, les dépenses publiques pour l'accueil formel des enfants de moins de 3 ans ont augmenté de 2,3 Md€, soit une hausse de 32 % par enfant 
(cf. graphique 1). 

90 % des dépenses d’accueil formel des enfants de trois à six ans sont à destination de l’école préélémentaire

Pour les enfants de trois ans à moins de six ans, l’accès à l’école préélémentaire structure largement les dépenses en montant et en type de financeur. En effet, la scolarisation représente le poste budgétaire le plus important avec 16,8 Md€ financés par l’Etat et les collectivités territoriales. Par ailleurs, les dépenses liées aux compléments de mode de garde de la Paje s’élèvent à 1,1 Md€ pris en charge par la branche Famille. L’accueil de loisirs sans hébergement (211 M€) et les dépenses fiscales (402 M€) constituent respectivement 1,1 % et 2,2 % des dépenses pour cette tranche d’âge.
Entre 2014 et 2022, les dépenses publiques pour l’accueil formel des enfants de 3 à 6 ans ont crû plus fortement que celles des 0-3 ans, mais cela est compensé par la diminution moins forte du nombre d’enfants dans cette tranche d’âge, la hausse des dépenses par enfant est donc presque identique (+30%).

Tableau 1 ● Dépenses en 2022 pour les modes de garde formels (en M€)

Sources : Cnaf (Données tous régimes 2022, Vfdas 2022, Allstat – FR2 et FR6 2023, ERFS 2020, méthodologie), CCMSA, Depp, Direction du budget (Voies et moyens), DGFIP (Comptes des communes) pour les communes de plus de 10 000 habitants.
Champ : France entière, tous régimes.
* Champ Caf uniquement

Graphique 1 ● Evolution des dépenses d'accueil des enfants 0 à 6 ans par financeurs (M€ courant)

Sources : Cnaf (Données tous régimes 2022, Vfdas 2022, Allstat – FR2 et FR6 2022, ERFS 2020, méthodologie), CCMSA, Depp, Direction du budget (Voies et moyens), DGFIP (Comptes des communes) pour les communes de plus de 10 000 habitants.

Source des données :

Complément mode de garde - CMG - assistant maternel et crédit d’impôt pour frais de garde : pour déterminer la part des dépenses de prestation consacrées aux 0-3 ans, une clef de répartition est estimée à partir des données disponibles dans les fichiers allocataires des Caf en 2022 (ALLSTAT FR6 de janvier à décembre).

Soutien à l’accueil individuel – pour les familles et les professionnels : ce poste intègre les dépenses relatives aux relais d’assistants maternels et aux aides à l’installation des assistants maternels.
Dépenses de fonctionnement des CAF et des MSA : en accueil collectif, familial ou parental, ce chiffre correspond au montant des prestations de services. Pour l’accueil en micro-crèche, il intègre les dépenses relevant de la prestation de service et celles liées au complément de mode de garde versées pour ce type d’accueil, les micro-crèches ayant un doit d’option entre ces deux financements.

Dépenses des communes : ce chiffre est estimé à partir des données de la DGFIP. Il correspond aux données des comptes des communes de plus de 10 000 habitants en 2022 (rubrique 64 « crèches et garderies », qui recense des dépenses s’adressant à un public plus large que les 0-3 ans mais dont cette population constitue l’essentiel). Ne sont pas référencées ici les dépenses des EPCI et des départements en faveur de la petite enfance (faute de pouvoir les isoler dans les Comptes des départements). Les risques de double compte avec les financements des Caf ne sont pas exclus. 

Préscolarisation (école maternelle) : ce chiffre est estimé à partir des données de l'Éducation nationale. Les effectifs utilisés sont ceux de la rentrée 2022 : 72 800 enfants scolarisés (France entière) âgés de 2 ans et 2,3 millions d'enfants scolarisés âgés de 3 à 6 ans (hors Mayotte). La dernière donnée disponible sur le coût de la scolarisation en préélémentaire porte sur 2021 : 3 619 € pour le ministère de l'Éducation nationale et 3 485 € pour les collectivités locales. L'actualisation sur 2022 est faite par la Cnaf à partir de l'évolution constatée des prix et des salaires

Crédit d’impôt pour emplois familiaux : ce montant est estimé en mobilisant deux sources d'informations. La première est constituée des données des Caf sur les montants de prise en charge par famille des cotisations sociales en cas de garde des enfants par un salarié à domicile. A partir de ces données, le reste à charge déclaré au fisc est recalculé. Cette méthode peut conduire à minorer les dépenses déclarées à l’administration fiscale dans le cas où le montant de prise en charge par la Caf atteint le plafond en vigueur. La seconde source d'informations est l’Enquête revenus fiscaux et sociaux 2021 qui permet de repérer les montants de dépenses liées à des emplois familiaux pour les parents bénéficiant d’un CMG pour une garde à domicile. Ces montants peuvent être majorés car en dehors de la garde des enfants, cette case de la déclaration fiscale peut contenir les dépenses liées à l'emploi de personnel d'entretien. En conséquence, on calcule le montant de la réduction ou du crédit d’impôt avec ces deux méthodes et on effectue la moyenne des deux.
 

Organisme responsable de la production de l’indicateur : CNAF

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