Dans cette fiche, les dépenses sont retenues avec un périmètre différent de la précédente, défini par Eurostat pour permettre les comparaisons internationales.
Dépenses famille-enfants dans le PIB
En 2021, les prestations « famille-enfants » représentent 2,4 % du PIB dans l’UE 27 (cf. graphique 1). Elles sont comprises entre 0,9 % à Malte et 3,6 % en Allemagne. Les pays du nord de l’Europe consacrent une part plus importante de leur PIB aux dépenses famille-enfants : elles dépassent les 3,0 % du PIB en Finlande comme au Danemark, en Allemagne et au Luxembourg. Les pays du sud de l’Europe (Italie, Espagne, Portugal) ainsi que les Pays-Bas et la plupart des nouveaux membres y consacrent une part moindre de leur PIB (moins de 1,5 %), du fait notamment d’une plus grande importance de la solidarité familiale. La France se situe au niveau de la moyenne européenne avec une dépense de 2,2 % de son PIB.
Depuis 2000, les pays du sud de l’Europe ont néanmoins accru la part de leur PIB affectée aux dépenses « famille-enfants ». A contrario, les pays de l’est ont vu cette part diminuer, principalement en raison de la croissance plus importante de leur produit intérieur brut. En France, cette part s’est contractée de 0,3 point de pourcentage de PIB entre 2000 et 2021. En Pologne, l’augmentation des montants des prestations familiales et l’introduction d’une nouvelle prestation parentale non soumise à condition de ressources ont entraîné une augmentation de 78 % des dépenses entre 2014 et 2016. En 2021, la part du PIB de la Pologne dédiée au poste de dépenses famille-enfant atteint ainsi les 3,4 % (contre 2,5 % en 2000).
Ces comparaisons internationales doivent cependant être nuancées, certains pays mobilisant davantage que d’autres le système fiscal pour accroître le revenu disponible des familles (quotient familial en France, exonérations fiscales à hauteur des besoins de l’enfant en Allemagne, etc.). Or, ces montants ne sont pas retracés dans les dépenses de prestations (les seules dépenses fiscales incluses étant les crédits d’impôts reportables et restituables). Enfin, le niveau élevé des prestations dans certains pays comme l’Allemagne est en partie lié à une entrée tardive dans le système éducatif, induisant un besoin de financement plus important de la garde des enfants de moins de 5 ans.
Les différences de part des dépenses dans le PIB entre pays doivent également être interprétées en tenant compte de leur situation démographique et de l’intensité de l’effort consenti par jeune. En Allemagne, les dépenses famille-enfants s’élevaient, en 2021, à 8 781 € PPA par enfant de moins de 18 ans, un montant des plus haut d’Europe, alors que la part de la population de moins de 20 ans y est l’une des moins importantes d’Europe (18,5 %) ; (avec l’Italie : 17,5 %, contre 23,7 % et 26,2 % en Irlande) (cf. carte 1). L’Allemagne occupe ainsi la deuxième position en termes de montant de prestations par jeune, après le Luxembourg (12 473 € PPA). La France consacre en moyenne 3 583 € PPA aux jeunes de moins de 18 ans, un effort légèrement inférieur à la moyenne de l’UE 27 (4 281 € PPA). Les pays du nord se distinguent aussi par un montant de prestations par jeune supérieur à la moyenne de l’UE malgré une population relativement jeune.
Le niveau de prestations en France et en Irlande s’explique à la fois par un montant de prestations par jeune relativement proche de la moyenne de l’UE et par des proportions de jeunes parmi les plus élevées d’Europe (24 % de moins de 20 ans en France et 27 % en Irlande). En comparaison, la part des jeunes dans la population des pays d’Europe du Sud ne dépasse pas les 20 % et les prestations par individu y sont inférieures à 2 320 € PPA.
Une aide principalement versée en espèces
Les États membres se distinguent également par leurs types d’intervention. En 2021, en moyenne, près des deux tiers des prestations « famille-enfants » sont versées en espèces dans l’UE 27 (61 %). Seuls les pays scandinaves et l’Espagne versent majoritairement ces prestations en nature (62 % au Danemark, plus de 55 % en Espagne, en Suède et en Finlande). Elles sont alors le plus souvent consacrées au service d’accueil sans hébergement des enfants.
Un soutien qui est peu conditionné aux ressources des parents
Par ailleurs, 69 % des prestations famille-enfants sont versées sans condition de ressources en moyenne dans l’UE 27. Cette part atteint 80 % en France. En Europe de l’Ouest, il n’y a qu’en Grèce, en Italie et au Portugal que les prestations soumises à condition de revenus sont majoritaires. En France, plus de 60 % des prestations sont versées en espèces et près de 80 % sans condition de ressources
Graphique 1 ● Part des prestations couvrant la fonction « famille-enfants » dans le PIB des pays de l'UE27, en 2021
Note de lecture : en France, en 2021, les dépenses de prestations couvrant la fonction famille-enfants s'élèvent à 2,2 % du PIB .
Source : Eurostat
Carte 1 ● Montants en euros PPA de prestations familiales par enfant de moins de 18 ans, en 2021
Note de lecture : En 2021, la France consacrait 3583 € PPA de prestations familiales par enfant âgé de moins de 18 ans, tandis que le Luxembourg dépensait par enfant 12 473 e PPA, la même année.
Champ : Enfants de moins de 18 ans au 1er janvier 2021.
Source : Eurostat
Source des données
Comparaisons internationales : Le Système européen de statistiques intégrées de protection sociale (SESPROS) d’Eurostat retrace de manière harmonisée pour les pays européens les prestations sociales et leur financement. Les prestations retracées dans la fonction famille-enfant regroupent les revenus de remplacement pendant le congé maternité, les primes de naissance, le congé parental, les allocations familiales, les prestations versées pour aider les familles à faire face à des dépenses particulières, les prestations d’hébergement, de crèche, d’aide à domicile et tous les services et biens divers fournis aux familles, jeunes ou enfants, accordés au titre de la protection sociale.
Le système SESPROS ne prend pas en compte les dépenses d’école maternelle, qui ne sont pas considérées comme étant de la protection sociale mais de l’éducation. Cela entraine des difficultés de comparaison entre les pays où il existe un système d’éducation maternelle largement répandu, comme la France, et ceux où un tel système n’existe pas.
Pour aller plus loin : « La protection sociale en France et en Europe en 2022 – édition 2023 », coll. Panoramas, Drees, 2023 – fiche 17 portant sur le risque famille en Europe
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